Le Synode Berne-Jura-Soleure pense ses relations à l’Etat et à la FEPS

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Le Synode Berne-Jura-Soleure pense ses relations à l’Etat et à la FEPS

Laurence Villoz
8 décembre 2016
Les projets de nouvelle Loi sur les Eglises nationales dans le canton de Berne et de refonte de la constitution de la FEPS sont mis en consultation. Ils ont occupé l’organe délibérant réuni au Rathaus de Berne mardi 6 et mercredi 7 décembre.

et Joël Burri

«Il y a une année, vous aviez l’impression que l’Etat allait laisser tomber l’Eglise comme une patate chaude. C’est exactement le contraire qui s’est passé», a souligné Martin Koelbing, délégué aux affaires ecclésiastiques du Canton de Berne, devant le Synode (organe délibérant) des Eglises Berne-Jura-Soleure. Le fonctionnaire s’est réjoui du bon accueil des réformés au projet de Loi sur les Eglises nationales bernoises, actuellement en consultation. «Nous avons réussi tous ensemble à élaborer cette loi et je vous remercie de vos propositions de consultation.»

Le projet de loi prévoit un financement des Eglises nationales sur deux piliers: une contribution de base correspondant à l’engagement pris, il y a deux siècles, par le Canton à rémunérer les pasteurs en échange d’une partie du patrimoine de l’Eglise réformée et appliquée par analogie aux deux autres Eglises nationales (catholiques romains et catholiques chrétiens) et une subvention correspondant aux prestations d’intérêt général que les Eglises fournissent à la communauté. Cette seconde part de financement fera l’objet d’une réévaluation tous les six ans, après une procédure de trois ans. Si en 2020, lorsque ce texte devrait entrer en vigueur l’opération sera financièrement neutre pour les Eglises, certains délégués se sont inquiétés de voir les budgets rapidement réduits par la suite. Président du Conseil synodal (exécutif), Andreas Zeller les a rassurés: «Cela nous obligera à valoriser notre travail au service de la communauté, mais le contrôle ne doit pas être quelque chose de compliqué. Par ailleurs, cela ne doit pas devenir un moyen de contrôle de l’Etat sur les activités de l’Eglise. Ce n’est pas l’esprit qui vise une plus grande autonomie, d’ailleurs. Les cantons de Zurich et Vaud appliquent un système similaire. A Zurich, les subventions sont restées stables, alors que sur Vaud elles ont augmenté en raison de l’engagement des Eglises dans le domaine de l’asile.»

Au vote final, le synode a adopté le projet à l’unanimité, moyennant quelques demandes d’aménagement garantissant la consultation et l’autonomie des paroisses dans les questions de rapport de travail et de définition du territoire paroissial.

Constitution de la FEPS

Par ailleurs, les délégués se sont prononcés sur le projet de refonte de la constitution de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) qui vise à rassembler la communauté et donner une meilleure visibilité aux Eglises protestantes. En 2013, un avant-projet avait suscité de nombreuses critiques. Les améliorations qui lui ont été apportées ont, dans l’ensemble, convaincu le synode. Après un long débat, les délégués ont toutefois décidé de garder l’appellation «Fédération des Eglises protestantes de Suisse», alors que le nouveau projet proposait «Eglise protestante suisse».

«La dénomination “Eglise protestante suisse” ne nous convient pas, car elle donne une impression de centralisation», a souligné la Commision d’examen et de gestion. «Ou alors, il faudrait la mettre au pluriel: “Eglises protestantes suisses”, de cette façon nous n’exclurions personne», a ajouté un délégué. «» Eglise» au singulier fait penser à l’Eglise catholique», a renchéri un membre de l’assemblée. «Une désignation est une chose importante, c’est une étiquette. Les Eglises protestantes ne forment pas un bloc homogène et nous devons trouver une appellation qui reflète cette diversité», a souligné un autre délégué.

Parallèlement, les délégués ont apprécié le fait que ce nouveau projet «tienne davantage compte de la tradition réformée» ainsi que de la diversité des Eglises et de leur taille. Ces propositions seront remises au Conseil de la FEPS.

Des fonds pour la sauvegarde de l’environnement

Lors de cette rencontre, le Synode a décidé de compléter les objectifs du fonds de financement et de conseils en matière de gestion énergétique et environnementale en lui octroyant 15’000 francs annuels, pendant la période de 2017 à 2020. Depuis sa création en 2010, ce fonds a permis d’effectuer des bilans énergétiques dans 31 bâtiments. «Les paroisses doivent saisir cette opportunité de pouvoir faire un bilan avec des experts», a souligné un membre de la fraction des indépendants.

Les délégués ont également donné leur aval à un crédit annuel de 75’000 francs pour le fonds de promotion des installations solaires sur les bâtiments ecclésiaux. Depuis sa création en 2013, le fonds a permis l’installation de cellules photovoltaïques sur huit édifices, générant ainsi une production d’électricité qui couvre les besoins d’environ 80 ménages.

Financement d’une aumônerie pour les requérants d’asile

Le synode a adopté un montant annuel de 180‘000 fr. pour les années 2017 à 2020, destiné à financer l’aumônerie œcuménique du centre d’accueil et d’enregistrement de Berne. «Pour la première fois, un centre fédéral ouvre dans le canton de Berne», a rappelé la conseillère synodale Pia Grossholz-Fahrni. Ce centre est, en effet, opérationnel depuis mai 2016. «Les aumôniers sont les seules personnes étrangères au service qui peuvent accéder au centre», a souligné, la conseillère synodale.