La Conférence de diaconie se clôt sur le rôle de la foi dans la crise migratoire

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La Conférence de diaconie se clôt sur le rôle de la foi dans la crise migratoire

Noriane Rapin
17 novembre 2016
Réunie mardi dernier à Berne, la Conférence de diaconie de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse a consacré sa dernière séance dans sa forme actuelle au thème «Foi et protection des réfugiés». Elle entame à présent sa mue en «Conférence Diaconie Suisse».

Photo: La Conférence de diaconie de la FEPS mardi 15 novembre au quartier général de l’Armée du Salut, à Berne.

«En cette époque où l’islamophobie est omniprésente, nous pensons que les Eglises ont un rôle particulier à jouer pour que les réfugiés soient reconnus et acceptés», a déclaré en ouverture de séance Urs Woodtli Stebler, le président de la Conférence de diaconie de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Réunis pour la dernière fois, les délégués de toutes les Eglises membres de la FEPS ont traité du thème «Foi et protection des réfugiés». La Conférence de diaconie s’est toujours attachée à aborder des sujets de société sensibles et actuels, puisqu’elle entend «diaconie» au sens de service social de l’Eglise.

La grande invitée du jour était Anja Klug, responsable du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations Unies. Elle a expliqué les enjeux de la foi dans la crise migratoire actuelle, puisqu’elle est à la fois une ressource pour les réfugiés en situation difficile, un motif de persécution et d’exil, et une motivation pour l’accueil de ces personnes. «Le HCR travaille avec les organisations qui se basent sur des valeurs religieuses, mais c’est un défi pour nous qui sommes séculiers: l’impartialité est importante, et nous voulons garantir la liberté religieuse.»

Simon Röthlisberger, chargé des questions de migration à la FEPS, a introduit pour l’assemblée le projet de la Fédération, consistant en une déclaration prévue pour 2018 et issue d’un processus participatif, dont cette rencontre était la première étape. Les délégués ont donc discuté en petits groupes de questions telles que le rôle des Eglises dans le débat sur l’accueil des réfugiés, la dimension interreligieuse de cette mission et quelques projets concrets.

Changement en perspective

Cette dernière assemblée était ainsi l’occasion de la dissolution de la Conférence de diaconie, puisque dès le milieu de l’année 2017, elle rejoindra la conférence nationale «Diaconie Suisse», réunissant aussi la «Diakonatskonferenz» (propre à la Suisse alémanique) et la plateforme internet diakonie.ch. La nouvelle Conférence, plus structurée, aura l’avantage d’offrir un «guichet unique» – plutôt que plusieurs plateforme – pour les tâches diaconales, ce qui permettra de favoriser la réflexion et les projets communs.

L’après-midi a donc été consacré à une rétrospective de cette institution, née en 1985 et institutionnalisée en 1994. Les anciens présidents de la Conférence de diaconie ont évoqués les succès et les déceptions qui ont marqué ces trente ans d’existence, les «points chauds» qu’ils ont pu sérieusement considérer et le découragement, parfois, devant le manque de motivation de leurs collègues et leur neutralité toute helvétique. Hella Hoppe, directrice du secrétariat de la FEPS, a finalement souligné les réflexions visionnaires menées par la Conférence de diaconie sur les mutations de la société et ses défis.