Washington DC accepte une loi pour le droit de mourir dans la dignité

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Washington DC accepte une loi pour le droit de mourir dans la dignité

Lauren Markoe
14 novembre 2016
Les autorités locales du District de Columbia ont débattu du suicide médicalement assisté, alimentant un débat national sur le sujet.

Photo: CC(by-nc-nd) anique

RNS/Protestinter, Washington

Le Conseil de la capitale des Etats-Unis a adopté à une écrasante majorité un texte qui permettra aux malades en phase terminale de demander une mort médicalement assistée. Le District de Columbia est ainsi la sixième juridiction américaine à approuver ce que les opposants décrivent souvent comme un suicide avec l’aide d’un médecin. Le texte prévoit que les requérants doivent avoir moins de six mois d’espérance de vie, qu’ils ne doivent pas être dépressifs et qu’ils doivent en faire la demande plusieurs fois.

«Cela permet à quelqu’un qui est sur le seuil de la mort de choisir une mort paisible», a déclaré Mary Cheh, membre du conseil communal, avant le vote, début novembre. «Refuser cela à une personne qui l’a choisie de façon éclairée, c’est simplement prolonger le processus de sa mort, prolonger sa souffrance, lui voler son libre-choix; et dans certains cas, simplement lui imposer ses propres valeurs morales ou religieuses», a argumenté l’élue. Le conseil a adopté le texte par onze voix contre deux. Les opposants ont demandé le vote nominal.

Ce vote a provoqué un profond débat à travers les Etats-Unis. Plusieurs groupes religieux qui considère que la mort ne devrait reposer que dans les mains de Dieu, ont déclaré que cette pratique est un péché. Les opposants craignent aussi qui les personnes âgées, handicapées et pauvres subissent des pressions pour accepter leur propre mort prématurée.

Dans les semaines qui ont précédé le vote, certains Afro-Américains de cette ville qui était jusqu’à peu une localité à majorité noire, ont déclaré que les ainés noirs et pauvres étaient particulièrement vulnérables à de tels abus dans cette localité vivant un fort embourgeoisement urbain. Mais des membres noirs du Conseil ont voté en faveur du projet de loi, parlant d’expérience: «Ma famille a dû le regarder souffrir», a raconté le conseiller Kenyan McDuffie, au bord des larmes, en parlant de la mort de son père. «Je ne souhaiterais cela à personne.» Il a qualifié le vote comme étant «le plus difficile en quatre ans et demi à siéger au conseil.»

La conseillère Yvette Alexander, qui a voté «non», a déclaré avoir mis de côté ses oppositions religieuses ou morales lors du vote. «C’est subjectif, et cela signifie des choses différentes pour différentes personnes.» Elle dit avoir plutôt basé son vote sur la crainte que le suicide assisté par un médecin ne soit pas correctement encadré et que cela conduise à une perte de confiance entre la communauté médicale et les habitants.

Avant le vote, elle a argumenté que le conseil n’était pas l’endroit approprié pour une telle décision. «Compte tenu de la nature de cette loi, qui est littéralement une question de vie ou de mort, je crois que le mieux serait de laisser le peuple trancher», a argumenté Yvette Alexander, rappelant que même la constitution de l’Oregon, où se trouve le District de Columbia, a été adoptée par référendum.

Pour Mary Cheh, malgré la sincérité et la répétition des craintes d’abus de mort assistée, de telles peurs son sans fondement.

Le vote final du conseil est attendu durant les semaines à venir. La maire, Muriel Bowser a dit espérer que le projet entrerait en force. Outre l’Oregon, la mort médicalement assistée est légale dans quatre autres états, la Californie, l’Etat de Washington, le Vermont et le Montana.