Barack Obama rencontre le dalaï-lama malgré les objections de la Chine

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Barack Obama rencontre le dalaï-lama malgré les objections de la Chine

Gregory Korte
20 juin 2016
Le président des Etats-Unis a rencontré le dalaï-lama pour la quatrième fois. Malgré les précautions prises pour ne pas faire de cette entrevue une rencontre officielle, la Chine a réagi en rappelant que selon ses autorités, le dalaï-lama n’est pas une figure purement religieuse, mais un exilé politique œuvrant pour les mouvements séparatistes du Tibet.

Photo: Le dalaï-lama en 2012 CC(by) Christopher Michel

, Washington, «USA Today»/RNS/Protestinter

Le président Obama a rencontré le dalaï-lama, mercredi (5 juin) en huis clos. La rencontre a eu lieu à la Maison-Blanche et le leader tibétain a été accueilli comme une figure spirituelle globale d’importance et non comme un chef état, ce qui aurait été perçu comme une provocation par la chine.

Selon la Maison-Blanche, le dalaï-lama a exprimé ses condoléances pour le massacre d’Orlando, et les deux hommes ont parlé du changement climatique, une question particulièrement importante pour l’Himalaya où vit le dalaï-lama. Mais la rencontre a aussi pris une teinte géopolitique puisque la chine revendique le Tibet comme appartenant à son territoire et perçoit le dalaï-lama comme une figure séparatiste.

Le porte-parole de la Maison Banche, Josh Earnest a tenté de minimiser ces préoccupations: «je voudrais rappeler une fois de plus plus que la position des Etats-Unis en ce qui concerne le Tibet n’a pas changé. Le Tibet pour la politique américaine est considéré comme faisant partie de la République démocratique de Chine et les Etats-Unis n’ont pas articulé de soutien à l’indépendance du Tibet», a-t-il rappelé.

Selon un résumé de l’entretien émis ensuite par la Maison-Blanche, Barack Obama a rappelé la position américaine et a «encouragé un dialogue constructif et direct entre le dalaï-lama et ses représentants avec les autorités chinoises afin de réduire les tensions et trouver une solution au différend.»

Malgré cela, le meeting a provoqué une protestation immédiate de la Chine, qui voit cette rencontre comme une menace à la Politique d’une seule Chine qui a été l’un des principes de la politique étrangère des Etats-Unis depuis 44 ans. «Du côté chinois, nous rappelons que la question tibétaine relève des affaires intérieures de la Chine, et qu’aucun pays étranger n’a le droit d’intervenir», a déclaré mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lu Kang. Il a ajouté que le dalaï-lama «n’est pas une figure purement religieuse, mais un exilé politique qui a longtemps été engagé dans des factions séparatistes anti-Chine sous couvert de religion.»

Cette rencontre était la quatrième entre Barack Obama et le leader spirituel tibétain en exil depuis que Barack Obama a pris ses fonctions. Tous ces entretiens se sont déroulés de la même façon, à la Maison-Blanche, mais pas dans le bureau ovale où le président des Etats-Unis reçoit généralement les chefs d’état et sans couverture médias.

Selon Josh Earnest, il s’agissait de rencontres personnelles et non officielles. «Par le passé, le président a parlé publiquement de ses sentiments personnels chaleureux pour le dalaï-lama», a rappelé mercredi le porte-parole. «Le président a exprimé son estime pour les enseignements du dalaï-lama et il est partisan de la préservation des traditions linguistiques, culturelles et religieuses uniques du Tibet.»

Pour le bouddhisme tibétain, le dalaï-lama est le successeur réincarné de Bouddha.