Les responsables de l’Eglise méthodiste recommandent le report des décisions envers les LGBT

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Les responsables de l’Eglise méthodiste recommandent le report des décisions envers les LGBT

Emily McFarlan Miller
23 mai 2016
Lors de la Conférence générale annuelle de l’Eglise méthodiste qui s’est déroulée du 10 au 20 mai, les délégués se sont, une fois de plus, penché sur l’épineuse question de la sexualité.

Photo: © RNS/Emily McFarlan Miller

(RNS)/Protestinter

Portland, Oregon – Afin d’éviter un schisme au sein de l’une des plus grandes dénominations protestantes du pays, les responsables de l’Eglise méthodiste unie recommande de reporter les décisions sur les épineuses questions de savoir s’ils acceptent que non seulement certains membres du clergé soient lesbien, gay, bisexuel ou transsexuel (LGBT), mais aussi de célébrer des mariages entre des personnes de même sexe.

L’évêque Bruce Ough, président du Conseil des évêques, a déclaré que l’Eglise envisageait d’organiser une session extraordinaire de sa Conférence générale en 2018 ou 2019 pour discuter des questions liées au LGBT, qui troublent la dénomination dans le monde entier depuis des années. Il a fait cette proposition, mercredi 18 mai, au milieu de la rencontre quadriennale de cette année.

«Nous recommandons à la Conférence générale de reporter tous les votes concernant la sexualité et de transmettre le sujet à une commission spéciale nommée par le Conseil des évêques», a-t-il proposé. Cette recommandation est tombée alors que la Conférence générale devait discuter, plus tard dans la journée, de la législation relative à la sexualité humaine, au milieu des tensions croissantes et des divergences de positions.

Décider ou attendre?

La révérende Katie Z. Dawson de l’Iowa a exprimé être déchirée entre les personnes qui insistaient pour prendre une décision en faveur de l’inclusion et celles, particulièrement nombreuses dans son sous-comité sur la foi et l’ordre, qui souhaitaient attendre. «C’est la vie! Actuellement, nous ne sommes pas prêts et je suis coincée au milieu des tensions», a-t-elle constaté.

Plus de 160 manifestants ont accueilli les délégués pour protester, lors d’un rassemblement silencieux, les longs des trottoirs bordant le Centre de la convention dans l’Oregon. Certains brandissaient des pancartes où il était écrit: «Il est temps», «pourquoi nous exclure» et «je suis ministre et homosexuel». D’autres militants, portant des croix en bois drapées d’étoles, représentaient les personnes LGBT au sein du clergé.

Mardi 17 mai, les manifestants ont chanté l’hymne «Béni soit le lien» en se liant les mains avec une étole aux couleurs arc-en-ciel. Le son de leurs chants montait jusqu’à la salle de conférence, presque noyant la motion du révérend Mark Holland qui demandait aux évêques d’aller de l’avant sur la question de la sexualité.

Plutôt dans la journée, Bruce Ough s’était adressé aux délégués, réfutant la rumeur selon laquelle les évêques allaient demandé une session extraordinaire de la Conférence générale dans deux ans pour envisager une réorganisation ou un éclatement de la dénomination sur la question.

12 millions de membres

L’Eglise méthodiste comprend 12 millions de membres à travers le monde, dont 7 aux Etats-Unis. Elle connaît actuellement sa plus grande croissance dans certains pays d’Afrique, qui sont conservateurs sur la question des LGBT.

«Je pense que, maintenant plus que jamais, nous avons besoin que la présidence conduise l’assemblée dans les débats afin de trouver un modèle qui permette à notre Eglise divisée d’avancer pour le mieux», a proposé Mark Holland.

Le révérend Jerry Kulah du Libéria s’est opposé à la motion, arguant: «Je voudrais que nous suivions les règles et que nous ne compromettions pas l’intégrité de la Conférence générale». La motion a passé à 428 voix contre 364. Mais un grand nombre d’évêques étaient absent lors de la dernière session des la journée. Ainsi, Bruce Ough a souligné que cette décision n’était pas unanimement approuvée par le Conseil des évêques.