Selon Markus Dröge, la défiance envers les religions a une incidence sur l’Eglise

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Selon Markus Dröge, la défiance envers les religions a une incidence sur l’Eglise

8 mars 2016
L’évêque protestant de Berlin se dit horrifié par l’hostilité à l’encontre des Eglises par les forces populistes de droite

Photo: Markus Dröge. Extrait d’une image CC(by) Chr Metzner

Berlin (EPD/Protestinter). Markus Dröge, évêque protestant de Berlin, constate une défiance de plus en plus forte envers les religions. «Nous faisons actuellement face à un difficile phénomène: la défiance envers la religion a aussi une incidence sur nous», a-t-il déclaré à la Berliner Zeitung. Il y a 20 ans, lorsqu’on demandait aux gens ce que représentait l’Eglise, c’était des notions telles que la paix, la justice ou la sauvegarde de la Création qu’on se voyait citer. «Il ne serait venu à l’idée de personne de soupçonner la foi chrétienne d’entraîner une propension à la violence», a souligné ce membre du conseil de l’Eglise protestante d’Allemagne (EKD).

L’évêque de Berlin continue en expliquant qu’au vu de la situation du monde, on rencontre aujourd’hui l’idée qu’il serait préférable de laisser de côté la religion. Cela semblerait être le meilleur moyen d’obtenir une société pacifique. Lui-même est convaincu du contraire: «Notre message en tant que chrétiens est un message de réconciliation, et nous pensons notre intervention d’autant plus nécessaire dans la situation actuelle.»

Lorsque la vie religieuse est contestée dans l’espace public, elle se trouve alors repoussée dans les sphères extrémistes. Dans cette interview, Markus Dröge a également fait référence à l’expertise des Eglises en matière d’intégration des réfugiés. Il s’est déclaré horrifié par «l’hostilité qu’on voit manifester à notre égard par les forces populistes de droite». Il a cité en exemple de nombreux incidents survenus dans des communes du Brandebourg, comme Neuhardenberg et Jüterbog.

Markus Dröge ne ressent aucune peur vis-à-vis des musulmans immigrant en Allemagne: «Peut-être arriverons-nous à six pour cent de musulmans. On ne peut pas parler d’islamisation dans un cas pareil.» Malgré tout, l’Eglise se transforme. S’il allait auparavant de soi d’être chrétien en Allemagne de l’Ouest, le nombre de croyants est actuellement en train de décroître. «Mais ceux qui croient l’assument de manière plus affirmée», a ajouté Markus Dröge. Cette évolution serait à double tranchant: «D’un côté, c’est positif, car on vit sa croyance de manière plus intense — mais on y perd aussi quelque chose. Nous devenons un prestataire de services parmi bien d’autres.»