Photo: devant un centre pour les migrants, le 10 décembre 2015 à Passau CC(by-sa)Metropolico.org

Hanovre EPD/Protestinter. L’Eglise protestante d’Allemagne (EKD) met en garde sur le fait de considérer les réfugiés masculins comme une menace. Dans de nombreux débats, «on utilise une image faussée de jeunes musulmans violents ou hostiles envers les femmes», expliquait la semaine passée un représentant du Centre de conseil sur le travail des hommes, de l’EKD. Les exigences de protection des femmes et des jeunes filles sont légitimes, mais on se doit aussi d’apporter une aide ciblée aux hommes seuls réfugiés.

Les expériences vécues dans leur patrie et au cours de leur fuite ont aussi traumatisé les jeunes hommes, est-il ajouté. «Ils ont laissé derrière eux leur femme et leurs enfants, ils sont séparés de leurs parents et de leurs frères et sœurs, ou bien ils ont été poursuivis pour homosexualité. C’est sur eux que pèse la charge de leurs familles, qui attendent de les rejoindre, et qu’ils subviennent à leurs besoins.»

En arrivant en Allemagne, ils ont trouvé des centres d’hébergement provisoires et leurs espoirs d’une intégration rapide ont inévitablement été déçus. 70% des réfugiés qui cherchent un abri en Allemagne seraient des hommes, souligne le Centre du travail de l’EKD. 62% ont entre 16 et 35 ans, 20% sont même âgés de moins de 16 ans. Ils font face actuellement à une «culture de l’accueil très ambivalente», déplore le pasteur Gerd Kiefer, représentant du Centre pour le travail des hommes à l’EKD, à l’occasion de la session d’automne de l’association à Hanovre. Alors que l’on témoigne compassion et solidarité envers les familles avec enfants, pour les hommes seuls la question du regroupement familial est mise en doute dans le débat politique.

Le Groupe d’étude et conseil sur le travail des hommes de l’EKD est l’organisation centrale qui fédère tous les services, dans les Eglises protestantes des Länder, traitant du travail des hommes.