«Noël: avec ou sans crèche?» — le choix de ne pas attiser la polémique!
Les autorités de la ville de Neuchâtel ont demandé le retrait de sculptures représentant les personnages de la nativité qui avaient été placées sous le sapin officiel. L’œuvre a été réinstallée à côté du Temple du Bas. Interpellé par les médias, Christophe Allemann, pasteur à Neuchâtel a finalement partagé sur les réseaux sociaux son point de vue personnel sur cette polémique.
Photo: une crèche aux Etats-Unis CC(by-nc-nd)Avondale Pattillo UMC
Interviewé par un journaliste sur «l’affaire de la crèche», voici, dans les grandes lignes, ce que j’ai déclaré: comme croyant et comme pasteur, je peux vivre Noël sans crèche et même sans sapin, car ce n’est pas là que réside pour moi l’essentiel. A ce titre, et sans vouloir attiser ou profiter d’une quelconque polémique, je respecte à 100% la décision communale et je peux même la trouver légitime.
En même temps, le symbole de la crèche ne me pose, évidemment, aucun problème personnel; l’œuvre d’art en question peut même m’intéresser et je la regarderais avec plaisir. En tant que pasteur répondant du temple de La Coudre et de la chapelle de la Maladière, j’aurais même été prêt, cette année 2015 ou une autre année, à héberger cette crèche dans l’un des lieux de culte dont j’ai la responsabilité.
Je suis reconnaissant au conseil communal pour sa décision qui me donne l’opportunité de réfléchir à un aspect fondamental – mais parfois oublié – de la fête de Noël: dans le récit biblique de Noël, la question d’un hébergement occupe également une place importante (le problème anecdotique de l’hébergement d’une crèche sculptée à Neuchâtel me renvoie au problème d’hébergement bien plus fondamental rencontré par Marie et Joseph à Bethléem).
Ainsi je souhaite qu’à l’occasion de Noël, l’on ne se trompe pas de priorité. Il me semble qu’il y a des causes plus importantes et des attitudes plus bénéfiques (Noël comme occasion de solidarité envers les plus démunis de notre société, par exemple) que de se disputer sur la visibilité d’une crèche sculptée placée sous un sapin de Noël communal.
Finalement après le temps de la polémique viendra le temps de la réflexion, puis suivra le temps de la créativité: comment allons-nous faire, les uns et les autres, croyants ou non, chrétiens ou d’autres religions, pour vivre cette période de Noël comme un temps de rencontre, d’accueil et de partage?