Les anciens Allemands de l’Est sont sans confession et satisfaits de leur vie

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Les anciens Allemands de l’Est sont sans confession et satisfaits de leur vie

12 novembre 2015
Héritage de la période communiste, les länder de l’Est de l’Allemagne gardent les plus forts taux de sans confession du pays, selon une étude. Alors que les ainés y sont des athées convaincus, les jeunes sont soit indifférents, soit ouverts à une certaine forme de religiosité. L’animosité envers les Eglises diminue.

Image: Les sans confession en Allemagne selon le recensement de 2011 CC(by-sa) Michael Sander

Francfort-sur-le-Main/Berlin. (EPD /Protestinter). Dans leur grande majorité, les personnes sans confession à l’Est de Berlin se disent satisfaites de leur vie. Dans le peloton de tête, à l’intérieur de ce groupe, les athées convaincus sont plus nombreux que les indifférents à toute religion, a communiqué fin octobre l’Institut de sciences sociales de l’Eglise protestante d’Allemagne (EKD). «Manifestement, on vit aussi bien sans religion», a déclaré Petra-Angela Ahrens, qui dirige l’étude sur «les systèmes de valeurs et les orientations de vie des sans-confessions.»

La moitié des 1000 personnes majeures sans-confessions questionnées se déclare athée convaincue, un bon quart comme indifférent, 12% croient en un être supérieur, sans se sentir religieux. Plus de 10% se définissent comme «un peu religieux», selon les termes de l’étude. Les sans-confessions ont été interrogés au cours d’entretiens personnels dans les paroisses de l’Eglise du Lichtenberg-Oberspree, qui a conduit cette mission. Le district de Marzahn-Hellersdorf est aussi concerné par l’enquête; il compte, d’après l’institut des sciences sociales, le plus faible taux d’appartenance à une église jamais enregistré.

Alors que les athées convaincus sont âgés en moyenne de 53 ans, les indifférents de 43 ans, et les «un peu religieux» de moins de 30 ans, Ahrens conclut que la majorité actuelle des athées convaincus dans les Länder de l’Est se réduit, pendant que les indifférents semblent progresser.

En même temps, l’étude a établi «que l’opposition radicale à l’Eglise diminue», affirme le directeur de l’institut, Gerhard Wegner. Le contact avec l’Eglise protestante est décrit comme positif par les trois quarts des personnes interrogées, que ce soit en visitant des églises, en parlant avec des pasteurs, ou en assistant à des concerts ou aux cultes de Noël. Les paroisses locales seraient certes largement inconnues, à peine un quart des personnes interrogées pouvant citer les services qu’elles peuvent offrir.

L’enquête ne met pas en évidence les éventuelles déficiences des sans-confessions, mais au contraire leurs points forts et leur conception de la vie, a déclaré l’attachée de presse de l’institut, Renate Giesler, à l’agence de presse protestante allemande EPD. Il ressort par exemple que, pour les personnes interrogées confrontées gravement au chômage, les maladies ou les coups du destin dans la famille jouent un rôle bien plus important que le chômage.

Les résultats de cette étude et d’autres recherches sur les sans-confessions seront discutés lors de la Conférence annuelle de l’Institut des sciences sociales de l’EKD. D’après les données de l’institut, environ un tiers des Allemands se déclarent sans confession. Ils n’appartiennent ni à l’Eglise chrétienne ni à aucune autre religion. Ils représenteraient une part dominante à l’Est de l’Allemagne, mais ils progressent aussi à l’Ouest.