Les baptistes du Sud sont prêts à combattre le mariage pour tous

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Les baptistes du Sud sont prêts à combattre le mariage pour tous

Adelle M. Banks
16 juin 2015
Le rassemblement annuel de la Convention baptiste du Sud, qui a lieu cette semaine, se prépare à un combat éventuel en fonction de la décision imminente de la Cour suprême concernant le mariage de même sexe. Après une lettre ouverte, débats, prières pour la nation et guides juridiques sont au programme.

Photo: La Landmark Baptist Church à Augusta (GA) lieu de naissance de la Convention baptiste du Sud CC(by-nc) J. Stephen Conn.

, RNS/Protestinter

La Convention baptiste du Sud (SBC), qui reste la plus importante Eglise d’origine protestante aux Etats-Unis, s’éloigne exceptionnellement de ce qui se fait d’habitude pour sa réunion annuelle de deux jours: elle a programmé pour la clôture qui aura lieu demain mercredi 17 juin, une grande discussion-débat sur le thème «la Cour suprême et le mariage homosexuel: préparons nos Eglises pour l’avenir.»

Aujourd’hui, mardi 16 juin, la Commission d’éthique et la liberté religieuse de l’Eglise (ERLC) devait publier un fascicule intitulé: «Protéger votre ministère». Il s’agit d’un guide pour les pasteurs baptistes du Sud et les membres de l’Eglise en cas de plaintes judiciaires en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Il sera distribué à la réunion de Columbus, en Ohio.

«Les brusques changements culturels en matière de mariage et la sexualité ont fait entrer la vision chrétienne du mariage et de la sexualité en collision avec la révolution sexuelle», a écrit le président ERLC, Russell Moore, dans ce guide coproduit avec l’Alliance de défense de la liberté, une organisation juridique de chrétiens conservateurs, basée en Arizona.

Les 44 pages du guide juridique comprennent entre autres des listes d’Eglises, d’écoles, et affirment qu’ils disposent «en vertu de la loi de la plus large protection de leur liberté religieuse». On y trouve aussi des déclarations de foi, des critères religieux d’emploi et diverses stratégies possibles.

Des conservateurs prêts à s’opposer aux décisions de la Haute Cour

Des baptistes du sud célèbres, dont le pasteur de Dallas Robert Jeffress, et Paige Patterson, président du Séminaire théologique baptiste du sud, comptent parmi les dizaines de dirigeants qui ont signé la lettre ouverte adressée cette semaine à la Cour suprême, et demandant aux juges de «ne pas nous forcer à choisir entre l’état et les lois de Dieu.»

Dans cette lettre à la haute cour, qui a été publiée mercredi dernier 10 juin dans le Washington Post en pleine page, les baptistes du Sud ont rejoint d’autres signataires, dont des catholiques, des protestants et des juifs, en déclarant qu’ils étaient prêts à «obéir à Dieu» et non au tribunal si les décisions de ce dernier se heurtaient avec leur position en faveur du mariage traditionnel.

«Nous n’honorerons aucune décision de la Cour suprême qui nous forcerait à violer une compréhension biblique claire du mariage, conçu uniquement comme l’union d’un homme et d’une femme» ont déclaré les signataires. «Nous affirmons que le mariage, comme n’existant uniquement entre un homme et une femme, précède gouvernement civil.»

L’«appel national à la prière» d’une Eglise en perte de vitesse

Le résident de la SBC, Ronnie Floyd présidera la soirée entière de la réunion annuelle prévue pour «un appel national à la prière.» Il a souligné que le temps de prière et la décision de la Haute Cour étaient des «moments clés» de la réunion. «La Cour suprême peut statuer sur cette question dans les jours qui viennent, ou lors de notre congrès à Columbus», a-t-il dit. «Peu importe le résultat, nos Eglises doivent être prêtes.»

Mercredi dernier, la SBC a annoncé qu’elle continuerait à faire face à la diminution des effectifs. Sa maison d’édition et de diffusion, le LifeWay Christian Resources, a déclaré le même jour que l’Eglise SBC a perdu plus de 200 000 membres en une seule année, tombant à 15,5 millions de membres en 2014 contre 15,7 millions en 2013. C’est la plus forte baisse en l’espace d’une année depuis 1881.