Le travail théologique se poursuit

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le travail théologique se poursuit

Joël Burri
3 juin 2015
Le rectorat de l’Université de Neuchâtel et Félix Moser, dernier doyen de la Faculté de théologie ont présenté quelques éléments marquant la fermeture de cette faculté.

Photo: La bibliothèque des pasteurs ©UniNe/Mario Cafiso

«C’est un acte majeur que de fermer une faculté de théologie», s’est exprimé Félix Moser, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Neuchâtel, mardi 2 juin lors d’une conférence de presse organisée en compagnie du rectorat pour dévoiler quelques détails concernant la fermeture de cette institution; en particulier pour présenter le colloque de fermeture qui se tiendra entre le 10 et le 12 juin prochain

Le doyen a rappelé que la diminution du nombre d’étudiants ne touche pas que la Suisse et que des fermetures de facultés ont lieu un peu partout en Europe. Mais Félix Moser a aussi insisté sur les différents lieux où la réflexion théologique protestante continuera à se faire. Dans les facultés de théologie de Lausanne et de Genève, partenaires de la faculté neuchâteloise, ainsi que dans celle de Berne. Enfin, un enseignement en culture chrétienne perdure en Faculté des Lettres et de sciences humaines de l'Université de Neuchâtel. «Cet enseignement fait partie du mandat d’objectif 2014-2017 et l’intérêt des facultés est réel», insiste Jean-Jacques Aubert, vice-recteur en charge de l’enseignement. Dans les années qui viennent et jusqu’à son départ à la retraite, Félix Moser gardera d’ailleurs une charge de cours dans ce cadre.

Tout n’est pas dit à travers les chiffres

Félix Moser prévient toutefois: «Tout n’est pas dit à travers les chiffres. Il ne faudrait pas céder à cette tentation de ne valoriser que ce qui marche. Rien ne se démode plus vite que la mode.» Et faisant état de chiffres, il a aussi noté que le travail de la Faculté de théologie de Neuchâtel ces dernières années avait mal été valorisé. La présence régulière d’enseignants et d’étudiants neuchâtelois à Genève et Lausanne dans le cadre de la collaboration entre ces trois universités a été masquée par le seul faible chiffre des étudiants officiellement inscrits à Neuchâtel.

Alors que le rectorat neuchâtelois présente des mandats d’objectifs par période de trois ans quelles garanties ont les étudiants de l’Université de Neuchâtel qui s’engagerait aujourd’hui dans une formation de 3, 5, voire 10 ans? «On a une certaine stabilité des filières, on ne fait pas volte-face à tout moment, s’offusque Jean-Jacques Aubert. Par ailleurs, Neuchâtel se trouve à 1h de train de Berne, Genève ou Lausanne et nous avons de grandes facilités pour transférer des crédits d’une université à l’autre. Le cas de la Faculté de théologie est sur ce point exemplaire, tous les étudiants peuvent poursuivre leur formation auprès des universités partenaires.»

Avenir des bibliothèques

Dans son intervention, la rectrice Martine Rahier a tenu à donner quelques informations concernant la bibliothèque des pasteurs et la bibliothèque de la faculté. La première sera très vraisemblablement transférée à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel. Quant à la bibliothèque de la faculté, dont de nombreux livres sont également présents dans la bibliothèque des pasteurs, elle sera démantelée. Les ouvrages seront répartis selon des modalités qui restent à définir entre diverses facultés neuchâteloises. Certains ouvrages seront aussi mis en dépôt ou vendus aux bibliothèques des facultés de théologie de Lausanne et Genève. «Depuis 2004 et l’intensification des collaborations entre ces trois universités, Neuchâtel avait une certaine exclusivité sur la théologie pratique. Lausanne et Genève qui vont reprendre à la rentrée des enseignements dans cette branche pourraient ainsi être intéressés à compléter leur collection avec des publications de ces dix dernières années.»