Les Eglises réformées de Berne-Jura-Soleure se trouvent attractives

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Les Eglises réformées de Berne-Jura-Soleure se trouvent attractives

1 mai 2015
Une étude des Eglises Berne-Jura-Soleure révèle que les paroisses de cette région se considèrent comme attrayantes. Est-ce suffisant pour attirer de nouveaux membres? Selon le pasteur Simon Weber, l’Eglise doit développer de nouvelles formes de rencontres, en dehors des paroisses traditionnelles, pour augmenter sa croissance.

Photo: L’église du Pasquart à Bienne © Nadine Manson

Par Laurence Villoz

«De nombreuses paroisses de la région Berne-Jura-Soleure se considèrent comme attrayantes, grâce notamment à la personnalité de leur pasteur, au bâtiment de l’église ou aux activités qu’elles proposent aux paroissiens», relève une étude réalisée par les Eglises réformées de l’union synodale Berne-Jura-Soleure (Bejuso) entre les mois de septembre et novembre 2014. Cette recherche s’est déroulée sous forme de rencontres à Burgdorf, Berne, Lyss et Spiez, dans le cadre des Conférences de présidences qui rassemblent les présidents des paroisses ainsi que les différents groupes de professionnels (corps pastoral, diacres et catéchètes). Elle a réuni 220 personnes, au total.

Réalisées dans le contexte actuel de réduction des effectifs pastoraux et de discussions sur les relations entre Eglise et Etat, ces rencontres ont permis d’aborder le sujet de l’attractivité au-delà des limites de la paroisse. «Il s’agit d’un travail d’introspection. Les participants ont pu remettre en question leurs activités au sein de l’Eglise et s’interroger sur leur pertinence», précise Bertrand Baumann, le responsable de la communication des Eglises Bejuso. Comme point de départ de la réflexion, les participants se sont basés sur les thèses du théologien allemand Wilfried Härle qui a émis dix critères clés pour rendre une paroisse attractive. Les participants ont mis en évidence «l’esprit de coopération» et «l’atmosphère accueillante» comme principaux motifs d’attractivité, tout en cherchant des pistes pour les valoriser. Toutefois, il ressort des discussions que ce sont les personnes et leurs relations «qui constituent la quintessence de chaque paroisse», un critère qui ne figure pas parmi ceux de Wilfried Härle.

Une démarche centrifuge

Selon, le pasteur Simon Weber, qui collabore au projet khi – le projet d’évangélisation de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) –, l’attractivité ne suffit plus à attirer davantage de personnes. «Une approche centripète, qui propose des activités et d’autres offres, n’est plus en adéquation avec notre société actuelle». Si la démarche des Eglises Bejuso rejoint celle du projet khi sur plusieurs points, l’EERV mise davantage sur une approche centrifuge. «Tant qu’on reste dans une Eglise de propositions, cela ne fonctionne pas. Il faut entrer en contact avec des groupes qui n’ont pas forcément de liens avec l’Eglise, comprendre quels sont leurs besoins et regarder si elle peut leur apporter quelque chose», explique-t-il.

Par exemple, en s’inspirant des «Fresh expression», cette nouvelle forme d’Eglise qui rassemble des gens de tout horizon, certains n’ayant jamais mis les pieds dans une Eglise traditionnelle, et qui se retrouvent dans des cafés ou à l’extérieur. Ces rencontres parfois spontanées montrent le besoin spirituel de la population, mais sa distanciation d’avec l’institution. «Je pense que pour augmenter la croissance d’une Eglise, il faut les deux. D’un côté, des paroisses traditionnelles attractives et de l’autre, un mouvement vers l’extérieur pour rencontrer de nouveaux groupes de personnes, en quelque sorte une «économie mixte» où l’un enrichit l’autre», ajoute Simon Weber.