Photo: L’église St-Martini de Brême

(EPD/Protestinter) Du haut de la chaire, le pasteur Olaf Latzel de l’Eglise protestante de Brême a insulté les autres religions. Dans un sermon du 18 janvier le prédicateur conservateur a qualifié la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr (rupture du jeûne) de «non-sens», Bouddha de seigneur «gros et gras», et la bénédiction papale «Urbi et orbi» de «toute grande connerie». Il a également qualifié de «crasse» les reliques de l’Eglise catholique. Il a également déclaré que Dieu dit de détruire les autres dieux et les idoles.

Ces paroles prononcées lors du culte dominical de la paroisse St-Martini et qui peuvent toujours être entendues (en allemand) sur internet ont provoqué de multiples réactions. A commencer par l’Eglise protestante de Brême qui s’est distanciée de ces propos. Le théologien Renke Brahms, principal de cette Eglise, a déclaré que certaines parties de cette prédication étaient des «incendies intellectuels», de nature à nourrir des violences à l’encontre de représentant d’autres cultures. Les 61 paroisses de l’Eglise protestante de Brême bénéficient toutefois d’une grande liberté. Un ministre titularisé, bénéficie, en outre de la liberté de conscience.

Sur la radio brêmoise, Olaf Latzel s’est défendu. Il considère que ses citations ont été sorties de ce contexte et que son propos n’était «que» de dénoncer le mélange du christianisme avec d’autres religions.

Le pasteur stagiaire Andreas Quade relève toutefois que dans ce sermon, Olaf Latzel déclare également que «si les musulmans font partie de l’Allemagne, l’islam certainement pas». Des propos que le jeune ministre qualifie d’«irrespectueux et insultants pour nos frères et sœurs musulmans.» Il va même jusqu’à qualifier ce sermon d’«intégrisme pur».

Mais les plaintes ne sont pas faites entendre que dans les milieux ecclésiaux. Les verts et la gauche ont également fait part de leurs vives critiques. Le maire de Brême, le SPD Jens Böhrnsen a déclaré qu’en entendant ce sermon, il s’était demandé si Olaf Latzel ne s’était pas senti «appelé à combattre les religions.» Egalement président du sénat du Land de Brême et membre du synode il a déclaré à la radio bremoise que ce n’est pas ce dont la ville avait besoin pour préserver la paix sociale, «à savoir dialoguer entre les religions et les cultures». L’élu s’est dit inquiet.

Enfin, le procureur de Brême a examiné la prédication. «Nous nous demandons si nous devons prendre des mesures», a déclaré le porte-parole, réaffirmant que toutes les options étaient possibles, «y compris dans le sens d’une accusation d’instigation à l’émeute»