Le Conseil Œcuménique des Eglises rend hommage à Richard von Wiezsäcker

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Le Conseil Œcuménique des Eglises rend hommage à Richard von Wiezsäcker

Elisabeth Schenker
5 février 2015
L’ancien président d’Allemagne est mort le 31 janvier dernier. Dans la lettre de condoléances qu’il a adressée à la famille, Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, fait mémoire de l’homme engagé qu’a été Richard von Weizsäcker, et de ce que nous lui devons.

Photo: COE

Si beaucoup connaissent la carrière et l’influence politique de Richard von Weizsäcker, son engagement pour la paix et pour la réunification de l’Allemagne, peu en dehors du pays connaissent son engagement protestant en l’Eglise, et notamment au Conseil œcuménique des Eglises (COE). «Il restera dans la mémoire de tous les membres du COE, a déclaré le secrétaire général, avec beaucoup de respect et de sympathie».

Olav Fykse Tveit, pasteur et théologien luthérien, a fait ses études en Allemagne alors que Richard von Weizsäcker en était le président. Dans un communiqué, il témoigne: «Richard von Weizsäcker a montré par sa prise de responsabilité quant au passé, et par l’importance qu’il donnait à la responsabilité de tous pour notre avenir commun, comment les chrétiens peuvent contribuer au discours politique, et au développement de la justice et de la paix entre les peuples et les nations».

Le secrétaire général du COE a rappelé également l’engagement de l’ancien président d’Allemagne au sein du synode de l’Eglise protestante allemande (EKD). Faisant montre d’une grande ouverture sur le monde, il a été membre pendant de nombreuses années du bureau du Congrès des Eglises protestantes (DEKT), a-t-il souligné.

Le Dr Olav Fykse Tveit a aussi salué l’engagement de Richard von Weizsäcker au COE dont il a été membre de1968 à 1975. Il a ainsi participé à plusieurs assemblées mondiales du COE «dont il a enrichi les débats de sa grande expérience politique et humaine, de sa vision et de ses compétences diplomatiques», écrit le secrétaire général; «il était l’une des personnalités qui ont contribué de manière décisive à déterminer lors de l’Assemblée générale de 1968 à Uppsala un profil clair sur le plan politique et social pour le COE. Grâce à lui, la voix des Eglises a été entendue dans les conflits contemporains à l’ONU».

Le discours que Richard von Weizsäcker a présenté à l’assemblée de Vancouver en 1983 a lui aussi fait date: «c’est seulement lorsque nous aurons contribué à réduire la pauvreté et la famine dans le monde, en assurant la justice partout, que nous pourrons vraiment aider à la construction de la paix. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une paix qui fasse justice à tous les êtres humains», affirmait-il alors. «Nous nous rappellerons de lui, et de sa voix de justice et de paix», dit le secrétaire général du COE à la fin de sa lettre.

Richard von Weizsäcker faisait déjà partie de l’histoire avant sa mort. Né en 1920 à Stuttgart, il est tout jeune quand il est obligé de prendre part à la Seconde Guerre mondiale en tant que simple soldat. Fils de diplomate, il s’oriente vers des études de droit. Il n’aura de cesse d’essayer de concrétiser les valeurs qui étaient les siennes. Il s’engage en politique, devient député démocrate-chrétien au Bundestag de 1969 à 1981. Il sera maire de Berlin ensuite jusqu’en 1984, puis président de la République fédérale jusqu’en 1994. C’est sous sa présidence que le mur de Berlin tombe enfin, le 9 novembre 1989.