A Genève, le Temple de la Madeleine ouvre sa porte au public

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A Genève, le Temple de la Madeleine ouvre sa porte au public

Laurence Villoz
18 décembre 2014
Transformé en un lieu de prière, le Temple de la Madeleine au centre de Genève est désormais ouvert quotidiennement. Depuis le 1er septembre, le pasteur Georges Braunschweig accueille des fidèles, des curieux et des touristes pour un moment de recueillement.

Photo: Le Temple de la Madeleine au centre de Genève

«Une église ne doit pas rester fermée», lâche le pasteur Georges Braunschweig de l’Eglise protestante de Genève (EPG). Alors que la majorité des temples genevois sont fermés – excepté pendant les cultes –, celui de la Madeleine est désormais ouvert les lundis, mercredis, jeudis et vendredis dès midi jusqu’au soir. Depuis le mois de septembre, le pasteur Georges Braunschweig assure une permanence dans ce lieu d’accueil, de prière et d’écoute. A 12h15 et à 18h30, il propose un temps de prière ouvert à tous dans la petite chapelle – adhérente à l’édifice – complètement réaménagée pour cette activité.

«Tout sorte de personnes passent la porte: des réformés, des catholiques, des orthodoxes, des musulmans, des touristes, ou simplement des personnes qui recherchent un peu de calme au milieu de la ville. Mais la majorité des visiteurs sont des Genevois, certains sont ravis de pouvoir désormais entrer dans ce temple la journée», constate le pasteur.

Un service d’aumônerie

Georges Braunschweig, qui travaille à 50% pour la paroisse suisse alémanique et à 50% à la Madeleine, assure également un service d’aumônerie dans le temple. Deux espaces sont aménagés dans les alcôves de l’édifice pour accueillir des personnes souhaitant s’entretenir avec le pasteur. «Je reçois une quinzaine de personnes par semaine. Si certaines d'entre elles viennent avec des questions théologiques, la majorité aborde ses difficultés quotidiennes liées notamment à une solitude insupportable. Ainsi, je les écoute, nous discutons et nous prions ensemble».

«Ce lieu fait partie des projets de transformation de l’EPG et il répond sans aucun doute à un réel besoin», souligne Georges Braunschweig. Actuellement, seule la paroisse suisse alémanique – qui occupe l’église pour les cultes – a financé l’aménagement. «Mais, c’est un espace de référence cantonale, l’EPG devrait le prendre en charge». Prochainement, ce bâtiment médiéval subira une grande rénovation. Une recherche de fonds est déjà en cours. «Depuis la réouverture du temple au public, beaucoup de personnes ont pris conscience de sa beauté. Pour que le projet de restauration aboutisse, il est important que les gens aiment cet endroit historique où Jean Calvin a lui-même prêché».

Deux musulmans viennent prier

Des personnes entrent dans le temple. L’une va regarder la crèche exposée pour la période de l’avent, une autre s’assoie sur un banc et contemple l’édifice. Deux musulmans s’approchent timidement du pasteur et lui demandent, en anglais, s’ils ont le droit de prier. Georges Braunschweig leur indique la chapelle aménagée à cet effet. «Parfois, des musulmans ou des bouddhistes viennent me poser des questions sur le christianisme. Par exemple, un groupe de musulmans de Singapour m’a demandé de leur expliquer la résurrection», se rappelle le pasteur. Les deux hommes ont fini de prier, ils viennent remercier chaleureusement le pasteur de les avoir accueillis. «Pour les musulmans, un temple est un lieu de prière. Nous prions tous Dieu», sourit Georges Braunschweig.


Photo: La chapelle aménagée pour la prière

Des bougies dans un temple protestant

Dès le mois de janvier 2015, des chandeliers avec des bougies à disposition des visiteurs seront installés dans le Temple de la Madeleine. «Plusieurs personnes qui sont venues prier souhaitaient allumer une bougie et m’ont demandé pourquoi il n’y en avait pas. Bien que les chandeliers n’aient pas leur place dans les temples, nous avons réfléchi à la façon de les intégrer dans cet espace. Ainsi, nous allons prochainement mettre des bougies gratuites à disposition des visiteurs. Il est très important qu’elles soient gratuites, car la grâce n’est pas payante. Si les visiteurs veulent donner de l’argent, ils peuvent le mettre dans le tronc», explique le pasteur.