Angelina Jolie a choisi de ne pas aborder la foi chrétienne dans «Invincible»

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Angelina Jolie a choisi de ne pas aborder la foi chrétienne dans «Invincible»

Sarah Pulliam Bailey
15 décembre 2014
Le film «Invincible» raconte l’histoire d’un homme, dont la conversion au Christianisme lui a permis de pardonner à ceux qui l’ont torturé. Louis Zamperini a été prisonnier des Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa foi chrétienne lui a permis de pardonner à ses ravisseurs. Toutefois, les croyances sont abordées de façon universelle dans le film qui raconte sa vie.

Photo: Angelina Jolie et Louis Zamperini © RNS

(RNS-Protestinter)

«Invincible», le film très attendu d’Angelina Jolie, dont la sortie est prévue en janvier 2015 en Suisse, raconte l’histoire de Louis Zamperini. Cet athlète olympique américain a été prisonnier militaire des Japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Après avoir trouvé la foi chrétienne, il a réussi à pardonner à ses ravisseurs. Toutefois, la réalisatrice Angelina Jolie a choisi de ne pas mettre en avant la foi chrétienne, mais de présenter une foi «universelle» dans son film. Le christianisme qui est central dans la vie de Louis Zamperini est quasiment inexistant dans le film.

Les spectateurs qui connaissent l’histoire de Louis Zamperini à travers le best-seller de Laura Hillenbrand, ouvrage à l’origine du film d’Angelina Jolie, ne seront-ils pas déçus des choix de la réalisatrice? Il s’agit de savoir si Hollywood peut attirer une audience religieuse avec une histoire basée sur la foi mais qui ne lui donne pas une grande place, en particulier face au blockbuster biblique «Exodus», qui est sorti le 12 décembre aux Etats-Unis.

La rencontre avec Billy Graham

Louis Zamperini a survécu à un accident d’avion dans le Pacifique. Pendant 47 jours, il a lutté en pleine mer avant d’être capturé par l’armée japonaise et emprisonné pendant deux ans. Après la guerre, il a lutté contre toutes sortes d’addictions et son mariage s’est terminé par un divorce. Mais tout a changé, en 1949, quand il a rencontré le prédicateur évangélique, Billy Graham, à Los Angeles. A la suite de cette rencontre, Louis Zamperini a accompagné le prédicateur lors de plusieurs conférences.

Le film n’ignore pas la foi, mais il ne comporte aucune référence ni à Jésus, ni à Billy Graham. La religion y est décrite de façon générale. A l’opposé, l’histoire de la vie de Louis Zamperini atteint son paroxysme, dans le best-seller de Laura Hillenbrand, quand il se convertit au christianisme, lors de sa rencontre avec Billy Graham et qu’il trouve la capacité à pardonner à ses ravisseurs. Cet ouvrage a été largement salué par les lecteurs chrétiens pour avoir réussi à dépeindre la conversion de Louis Zamperini.

Le critique Ted Baehr a déjà fustigé le film. «Le livre de Laura Hillenbrand «Unbroken: a World war II story of survival, resilience and redemption» (Invincible: l’histoire d’un survivant de la Seconde Guerre mondiale, entre résistance et rédemption) est l’un des meilleures jamais écrit. Le point central de l’histoire de Louis Zamperini est le fait qu’il ait réussi à pardonner grâce à sa rencontre avec le Christ», explique le critique.

«Pour moi, la partie la plus étonnante de son histoire n’est pas d’avoir survécu pendant 47 jours en mer ainsi que dans le camp d’internement japonais», a déclaré le pasteur californien, Greg Laurie. «Mais plutôt le fait que cet homme ait été capable, grâce à sa conversion, de revenir au Japon, rencontrer les gardes qui l’ont torturé et leur pardonner, suivant l’exemple de Jésus».

Un point de vue critiqué

La description d’Angelina Jolie de ce que certains pourraient voir comme une foi universelle a suscité les premières critiques et a amené certaines personnes à se demander si les adeptes chrétiens du livre sortiraient déçus de la salle de cinéma. «Nous avons choisi d’aborder la foi de façon universelle et non spécifiquement à une religion. Nous nous sommes mis d’accord avec Louis Zamperini sur ce point», a expliqué la réalisatrice. «Il nous a dit qu’il voulait que le message du film soit à la portée de tout le monde. Il souhaitait faire de la foi et du pardon quelque chose d’universel».

Angelina Jolie a souligné que le film ne devait pas négliger les différentes formes que pouvait prendre la foi. «Louis Zamperini souhaitait atteindre chaque personne, que ce qu’il avait vécu parle à tous. Par contre, nous avons été très clairs par rapport à la foi de ses parents, ils étaient catholiques. Si vous cherchez des symboles et des miracles dans le film, vous les trouverez», a-t-elle ajouté.

Les héritiers sont satisfaits

Lors d’une conférence de presse, les deux enfants de Louis Zamperini ont déclaré qu’ils étaient satisfaits de l’approche d’Angelina Jolie. «Je pense que sa foi est dépeinte magnifiquement tout au long du film», a souligné son fils, Luke Zamperini. «Le message y est. Et il est amené d’une façon qui va faire réfléchir les spectateurs, qui va les conduire à trouver par eux-mêmes ce qu’il signifie. Mon père présentait l’Evangile de cette façon. Il racontait une histoire et laissait les gens tirer leurs propres conclusions».

La fille de Louis Zamperini, Cynthia Garris, a ajouté que si Jésus apparaissait dans le film, cela aurait découragé des gens à aller au cinéma et la stratégie était d’attirer le plus de personnes possible. «S’ils veulent en savoir plus sur sa foi, sur la façon dont il l’a vécue, les personnes intéressées peuvent faire des recherches», a-t-elle ajouté. «Il n’a jamais voulu convertir les gens mais vivre en montrant l’exemple. Cette approche de film est ce qu’il voulait».

Cynthia Garris a rappelé que pendant le tournage en Australie, Angelina Jolie, a espéré un miracle quand une tempête persistante a menacé de détruire une scène essentielle. «Elle a dit: «je ne sais pas ce que je peux faire, alors je vais faire ce que Louis aurait fait». Elle s’en mise à genoux et elle a prié pour un miracle, tout le monde la regardait. Et il a arrêté de pleuvoir. Le soleil est apparu et nous avons aperçu un arc-en-ciel. Puis, elle a commencé tourner et quand il a dit «coupez!», il a recommencé à pleuvoir. Louis Zamperini est décédé, au mois de juillet 2014, à l’âge de 97 ans.

Cet article a été publié sur:

Le site internet de La Liberté, le 15 décembre 2014.