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«Bonne nouvelle», le journal de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) ainsi que les deux journaux titrés «La Vie protestante», distribués aux membres de l’Eglise protestante de Genève (EPG) pour l’un et aux membres de l’Eglise réformée évangélique du Canton de Neuchâtel ainsi qu’aux francophones de l’union synodale Berne-Jura-Soleure (BeJuSo) pour l’autre, vont-ils disparaître au profit d’un journal réformé romand? Un rapport présentant ce projet de longue date était débattu samedi 6 décembre lors de l’assemblée générale de la Conférence des Eglises romandes (CER).

Faire appel à une entreprise spécialisée dans l’édition de journaux d’entreprise pour lancer le journal commun d’ici à 2017, tel était le projet du conseil exécutif de la CER. Mais, le rapport, et surtout le numéro 0 du futur journal, produit par l’entreprise pressentie ont été fraichement reçus. Si bien que Xavier Paillard, président du conseil exécutif a demandé durant le débat: «Est-ce que vraiment vous avez envie d’un journal commun romand?» Le conseil a été prié de reprendre profondément son rapport d’ici au rapport final attendu en mi-2015. L’assemblée générale a toutefois confirmé sa volonté d’un journal commun.

L’externalisation du mandat, en particulier, a fait débat. «En tant qu’Eglise, la communication est notre métier de base, a par exemple souligné Philippe Paroz, président du Conseil du synode de l’arrondissement jurassien de BeJuSo. Je ne connais aucune entreprise qui outsource son core business.» Il a également rappelé combien «la Vie protestante –Neuchâtel-Berne-Jura» est appréciée et sa crainte d’abandonner ce journal apprécié pour moins bien. La délégation de BeJuSo est arrivée avec un amendement proposant que soit étudiée la question de la modification de la Fondation Visage protestant qui édite le journal des protestants de l’arc jurassien afin qu’elle puisse éditer le futur journal romand. Alice Duport, conseillère synodale de l’EREN a également demandé que plusieurs scénarios soient étudiés, «Nous pourrions nous appuyer sur les structures existantes pour le journal romand. Nous ne pouvons pas licencier ces gens que nous connaissons et travaillent dans nos structures, sans même étudier cette possibilité.»

Xavier Paillard a expliqué que le «Contrat de prestation avec une entreprise externe, est le meilleur moyen que ce journal reste un journal des Eglises», contrairement aux fondations d’Eglise qui finissent souvent par prendre une large indépendance. Par ailleurs, le recours à un partenaire externe représente, selon lui, un potentiel d’économie par rapport aux conditions d’engagement dans les Eglises.

La délégation genevoise, bien que l’EPG édite, selon son président Emmanuel Fuchs, «le plus beau des trois journaux», a été celle qui a le plus défendu le rapport présenté. «J’entends dans ce débat quand même la crainte d’abandonner ce qui existe aujourd’hui et j’ai un peu peur qu’on ne fasse que reculer l’échéance d’une décision que l’on devra prendre.»

Budget: la CER devra prioriser ses tâches

L’assemblée générale a également débattu du budget 2015, qui s’élève à 2,2 millions de francs. «Si l’on ne tient pas compte de la Commission romande des stages (qui sera chargée du suivi des futurs ministres), nouvelle activité dont vous avez chargé la CER lors de notre dernière assemblée, ce budget est en très léger recul», a souligné Xavier Paillard, président du conseil exécutif. Insuffisant pour la délégation genevoise qui, pour le symbole, a refusé le budget 2015. «Le nombre de réformés diminue, nous devons revoir nos budgets à la baisse. Peut-être qu’il faudra un jour décider qu’il y a des choses dont nous devrons nous passer», a martelé Emmanuel Fuchs, président de l’EPG. Un «double discours» dénoncé par Pia Grossholz, Conseillère synodale de BeJuSo. «Nous votons régulièrement de nouvelles attributions à la CER. Il est normal que le budget suive.» Mais cette augmentation du budget inquiète en particulier l’Eglise valaisanne, la nouvelle clé de répartition des charges prenant en compte la masse salariale des Eglises membres, plus le nombre de pasteurs diminuera à Genève et Neuchâtel plus la charge se reportera sur les autres Eglises.

La CER a pour objectif de mutualiser au niveau romand un certain nombre d’activités des Eglises. Trois offices dépendent aujourd’hui de la CER. L’Office protestant de la formation, qui gère la formation des futurs pasteurs et diacres des Eglises romandes, ainsi que leur formation continue; l’Office protestant d’édition chrétienne, qui édite divers ouvrages dont du matériel pour les cultes de l’enfance et Médias-Pro, éditeur de l’agence de presse Protestinfo ainsi que de plusieurs sites web, et partenaire protestant de la RTS pour les émissions religieuses et les cultes radiodiffusés et télévisés. Le Comité exécutif devra ainsi classer les différentes activités par priorités et proposer des scénarios d’économie.

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