Les mormons parlent d’ordination des femmes et mettent en avant la «Mère céleste»

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Les mormons parlent d’ordination des femmes et mettent en avant la «Mère céleste»

Peggy Flectcher Pile
9 octobre 2014
Les féministes mormones ont pu être agréablement surprises par certains changements tant dans le vocabulaire que dans l’approche, lors de leur dernière rencontre générale des femmes, le 27 septembre.

Photo: CC(by-nc) More Good Foundation

, Salt Lake Tribune/RNS/Protestinter

Dieter F. Uchtdorf s’est adressé à l’auditoire — en partie présent dans le centre de conférence géant, situé au centre-ville de Salt Lake City, mais aussi réparti dans les chapelles de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours du monde entier grâce à une liaison satellite — pas seulement comme à des «sœurs», mais aussi comme à des «disciples bénies de Jésus-Christ».

Dans un discours sur «vivre sa foi dans la joie», Dieter F. Uchtdorf, deuxième conseiller dans la Première Présidence de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, a fait référence à deux reprises aux femmes comme des «filles de parents célestes», faisant allusion à la croyance des mormons en des déités mâles et femelles.

Et pour la première fois, le leader charismatique allemand a présenté la rencontre comme une séance d’ouverture de la 184e conférence générale semestrielle de l’Eglise. Jusqu’à présent, la conférence générale ne portait que sur les rencontres de deux jours, organisées pendant les premiers week-ends d’avril et octobre, et cette rencontre des femmes était considérée comme un événement distinct.

Pour la première fois également, lors d’une session de la conférence générale, a été entendue ce samedi soir une prière offerte par une femme noire, la Sud-africaine Dorah Mkhabela, membre du conseil général des jeunes femmes des saints des derniers jours.

Ces changements font suite à de vastes discussions sur le rôle des femmes dans l’Eglise des Saints des derniers jours, et notamment aux efforts d’«Ordonner les Femmes», un mouvement qui pousse à ouvrir aux femmes tous les sacerdoces de l’Eglise, jusque-là exclusivement masculins. C’est à la conférence générale en avril 2013 que des femmes ont mené la prière pour la première fois, et un an plus tard que les dirigeantes des femmes de l’Eglise ont décidé de réunir la rencontre des auxiliaires femmes à celle du sacerdoce des hommes, qui se tenait en parallèle.

Certaines féministes ont également exhorté les dirigeants de l’Eglise à parler plus ouvertement et plus souvent de la Mère céleste, laquelle est considérée comme égale au Père céleste.

Lors de la réunion de fin septembre, les dirigeantes des auxiliaires femmes ont déclaré être prêtes pour les rituels du temple, pour les faire des mariages et construire la foi en Jésus-Christ, et pour introduire des «salaires» pour certaines femmes assumant ces rôles.

Linda K. Burton, présidente de la Société générale de Secours pour femmes adultes, a raconté la parabole biblique des dix vierges, dont cinq étaient avisées, car elles ont gardé leurs lampes pleines d’huile, et cinq considérées comme folles parce qu’elle ne l’avait pas fait.

La fréquentation des Eglises, le jeûne mensuel, la prédication, les actes de bonté, de chasteté, ainsi que l’aumône, dit-elle, tout cela construit «l’huile de préparation spirituelle... goutte à goutte.»

Jean A. Stevens, premier conseiller dans la Première Présidence générale pour les enfants de moins de 12 ans, a souligné l’importance de faire et de garder les promesses faites à Dieu. «Les pactes que nous faisons avec Dieu nous aident à savoir qui nous sommes vraiment. Ils nous relient à lui d’une manière personnelle, où nous arrivons à sentir notre valeur à ses yeux et notre place dans son royaume», a déclaré Jean A. Stevens.

Neill F. Marriott, deuxième conseiller dans la présidence générale des jeunes femmes pour les filles entre 12 et 17 ans, a expliqué comment les femmes et les filles mormones peuvent user de leur influence pour le bien.

«Nous avons nos rôles propres sur la terre – fille, mère, chef et enseignant pour notre sœur, salariée, épouse, et plus», a déclaré Neil F. Marriott. «Chacun a une influence. Chaque rôle a un pouvoir moral… Nos petits actes de foi et de service sont la façon dont la plupart d’entre nous peuvent continuer en Dieu et, éventuellement, apporter lumière éternelle et gloire à notre famille, à nos amis et à nos associés.»