Consacrer sa vie à la prière et à l’accueil de l’autre

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Consacrer sa vie à la prière et à l’accueil de l’autre

2 octobre 2014
Une étudiante de la Faculté de théologie de Genève choisit de prononcer ses vœux. Reportage.

Par Elisabeth Schenker

Bâle, dimanche 14 septembre au matin, des éclats de conversations et de rires fusent dans toute la maison, habituellement plus silencieuse. Une grande fête a eu lieu la veille, dans l’église Saint Matthieu, où une nouvelle sœur protestante a prononcé ses vœux, et intégré la communauté qui compte maintenant cinq membres.

Pourquoi se faire sœur ou moine, alors que l’on est né dans la tradition protestante, et bien décidé à y rester? Si cette pratique a été fustigée par les réformateurs, il semble que cette manière particulière de répondre à l’appel de Dieu ne soit pas question de confession, même si pour beaucoup, cela reste un mystère.

Etudiante à la faculté autonome de théologie protestante de Genève, cette dernière venue dans la communauté El Roï ne compte pas pour autant arrêter ses études: au semestre de printemps, elle passera son bachelor. Et elle nous a promis de s’intéresser tout particulièrement, de manière tout académique, à la question du monachisme protestant.

Disponibles pour un accompagnement spirituel

Les sœurs sont à disposition pour un accompagnement spirituel, dans cette belle maison de ville entourée d’un paisible jardin; leur but disent-elles est «d’être présentes pour Dieu et les hommes, par la prière et l’hospitalité.»

Prière communautaire, célébration de l’année liturgique en étroite collaboration avec les paroisses protestantes de la ville, accueil, retraites, conférences, accompagnement spirituel et aide au discernement: c’est leur manière de répondre ensemble à l’appel du Christ.

Inspirée de la règle de Taizé, la vie monastique est rythmée par quatre offices par jour, durant lesquels la prière des psaumes a une très grande place. Cinq chambres d’hôtes sont toujours prêtes à accueillir ceux et celles qui désirent faire retraite.

printemps communautaire protestant

Dans les années 1970-1980, Bâle a connu un véritable «printemps communautaire protestant», peut-on lire sur leur site internet, qui brosse rapidement l’histoire de la communauté. Et c’est dans cet élan, qu’à la fin des années 80, trois sœurs protestantes s’installent dans cette maison, qu’elles louent à une association missionnaire de la ville.

Depuis, leur communauté invite chacun à vivre sous regard du Christ, qu’elles vivent elles-mêmes «comme regard d’amour qui nous demande seulement d’être, et nous libère du regard que nous portons sur nous-mêmes, ou de celui que les autres posent sur nous».

Ce monastère protestant au cœur de la ville de Bâle, a pour mission d’être «un refuge pour chaque personne cherchant son chemin». C’est de cette vocation que témoigne le nom de la communauté: El Roï, choisi en référence à l’histoire de l’errance d’une femme sauvée par sa rencontre avec le divin.