Un rite funéraire favorise la propagation du virus Ebola

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Un rite funéraire favorise la propagation du virus Ebola

Trevor Grundy
29 septembre 2014
Toucher ou embrasser le corps des victimes du virus Ebola lors des funérailles aide à propager le virus mortel, selon Peter Piot, codécouvreur d’Ebola en 1976.

Photo: Peter Piot, l’un des plus grands spécialistes du virus Ebola. Image personnelle.

, RNS/Protestinter, Londres

Il y a des facteurs aggravants en Afrique de l’Ouest qui contribuent à une «véritable tempête» de virus Ebola, parmi lesquels, une population croissante, des décennies de guerre civile, la corruption généralisée des gouvernements, les systèmes de santé dysfonctionnels et une méfiance croissante envers la médecine occidentale, déclare Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medecine. Ce médecin, qui en 1976 a codécouvert le premier cas d’Ebola en République démocratique du Congo, ajoute que les croyances traditionnelles de certaines parties d’Afrique facilitent la propagation du virus.

«Les rites traditionnels sont très forts. L’un d’eux est un rite funéraire qui consiste à ce que l’entier de la famille d’un mort touche le cadavre», a déclaré le médecin belge dans une interview. «Et la famille prend un repas en présence du corps sans vie.» En plus d’être un scientifique renommé, Peter Piot a également été diplomate. Il a été sous-secrétaire général des Nations unies de 1994 à 2008.

Les rites funéraires qui impliquent de toucher ou d’embrasser le corps de la personne décédée alimentent l’épidémie mortelle. Les cadavres peuvent encore abriter le virus Ebola et transmettre la maladie à des personnes vivantes.

Les Eglises de la région ont fermé ou modifié certaines pratiques, en particulier la Cène, dans le but de freiner la propagation de la maladie.

Alors que des travailleurs humanitaires occidentaux ont été tués par des habitants qui suspectent les étrangers de répandre la maladie et non de l’arrêter. Peter Piot s’adresse désormais aux pratiquants des cultes traditionnels africains qui pensent que le but de la vie est de devenir un ancêtre, et que des rites funéraires particuliers sont nécessaires pour mettre le passage du défunt dans l’autre monde.

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Sur le site internet du quotidien vaudois «24 heures».