Débat sur le pacifisme au sein de l’Eglise protestante allemande

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Débat sur le pacifisme au sein de l’Eglise protestante allemande

5 septembre 2014
Par voie de presse, deux anciens présidents du Conseil de l’Eglise protestante d’Allemagne débattent de l’abolition de l’armée.

Photo: Un soldat de la Bundeswehr, l’armée allemande. CC(by-nc-nd) Bundeswehr

Berlin (EPD/Protestinter) L’ancien président du Conseil de l’Eglise protestante d’Allemagne (EKD) Wolfgang Huber a exprimé son désaccord avec la demande formulée par Margot Kässmann –qui lui avait succédé en son temps à la tête de l’EKD– d’abolir l’armée en Allemagne. Par une telle mesure, l’Allemagne se soustrairait à sa coresponsabilité dans les efforts pour limiter les conflits violents, a déclaré l’évêque en retraite au journal «Die Welt», fin août

Chaque chrétien est en droit de refuser de s’engager personnellement dans une action violente et de s’affirmer pacifiste à titre individuel, a indiqué Wolfgang Huber. Mais on doit attendre de la politique allemande un «pacifisme responsable pour lequel le souci de protéger d’autres êtres humains contre la violence est aussi important que l’aspiration à se protéger soi-même contre la violence».

L’ancienne présidente du Conseil de l’EKD, Margot Kässmann, avait indiqué mi-août au magazine «Der Spiegel» que la suppression de l’armée fédérale était un objectif souhaitable, en citant l’exemple du Costa Rica, pays d’Amérique centrale qui a renoncé à avoir une armée.

«Cela ne nous aide en rien de faire comme si nous étions le Costa Rica», a commenté Wolfgang Huber. L’Allemagne a des perspectives différentes. «Nous ne pouvons pas placer en tête de nos priorités d’Eglises la responsabilité à l’égard de la paix et des droits de la personne, en exigeant la même chose du monde politique, et ne pas nous préoccuper des moyens de fournir une aide humanitaire le cas échéant.»

En même temps, l’évêque Huber a demandé qu’on apporte aussi une aide militaire aux personnes menacées par le groupe terroriste de l’Etat islamique (EI) au nord de l’Irak. «Pour des raisons d’éthique chrétienne de la paix, je suis fermement convaincu que nous ne devons pas demeurer inactifs face au régime terroriste des milices de l’EI.» Dans cette région, des gens sont brutalement privés de leurs droits élémentaires et tués de manière horrible. «Il doit y avoir une réaction pour protéger les personnes menacées dans leur vie et privées de leurs droits fondamentaux.» Wolfgang Huber ne s’est pas prononcé sur la question de savoir s’il devrait y avoir un engagement militaire direct de l’extérieur ou seulement des livraisons d’armes aux Kurdes.