Gaza: «Les enfants savent qu’ils peuvent mourir»

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Gaza: «Les enfants savent qu’ils peuvent mourir»

Nikolaj Søndergaard
28 juillet 2014
Omar Al Majdalawi vit avec sa famille au nord de Gaza. La région a été le théâtre de bombardements parmi les plus intensifs du conflit en cours entre le Hamas et Israël. Il est responsable du programme local de DanChurchAid, organisation d’entraide de l’Eglise luthérienne du Danemark. Des bombardements proches ont secoué les murs de la maison où il vit avec sa femme et ses quatre enfants.

Photo: Shiama Almasri a 5 ans. Elle a perdu sa mère et deux frères lors d’un raid aérien. ©DanChurchAid

, Act alliance/ALC/Protestinter

La fille aînée d’Omar Al Majdalawi a dix ans, elle vit la troisième guerre de sa vie et elle est bien au courant de ce qui se passe. Elle sait que les explosions massives ne sont pas des feux d’artifice comme Omar Al Majdalawi avait essayé de lui faire croire.

«Elle m’a dit de ne plus lui dire que ce sont des feux d’artifice pour un mariage. Parce que c’est la guerre. Les enfants savent que c’est la guerre, et ils savent qu’ils peuvent mourir. C’est très stressant pour eux», dit le père inquiet.

Après une semaine de bombardements, explique Omar Al Majdalawi, il semble que les enfants ont trouvé un moyen de faire face. «Au moins, maintenant, quand ils entendent des explosions, ils réagissent de façon moins spectaculaire qu’ils ne le faisaient durant les premiers jours». Selon un bilan des secours locaux, cités par l’agence AFP, le conflit, entré dimanche dans son 20e jour, a causé la mort de 1049 Palestiniens, majoritairement des civils. Côté israélien, 43 soldats, deux civils et un travailleur thaïlandais ont perdu la vie.

Aide aux familles traumatisées

Les activités habituelles de DanChurchAid (DCA) à Gaza ont été affectées par la crise. Entre autres choses, DCA offre un soutien psychosocial aux personnes les plus traumatisées de la région. Au début de la crise, ce travail a dû être stoppé quelques jours, mais a déjà pu reprendre. «Nous travaillons également à fournir de l’aide humanitaire sous forme de nourriture et de médicaments», explique Omar Al Majdalawi frustré de ne pas pouvoir en faire plus, pour le moment, pour ses compatriotes.

«Notre rôle, comme organisation humanitaire, est d’aider et de protéger les personnes et de nous assurer qu’elles souffrent le moins possible. À l’heure actuelle, nous ne pouvons pas les protéger», dit-il.

aggravation de la situation

Interrogé sur la situation humanitaire, il dit que le conflit en cours aggrave la situation déjà mauvaise à Gaza. «Sur ce territoire, 1,8 million de personnes vivent en état de siège et de blocus depuis des années. Les gens sont dépendants de l’aide. Ils sont au chômage. L’eau du réseau n’est pas potable. Nous sommes isolés. Nous n’avons pas de ressources naturelles. Comment appelez-vous cela?», demande Omar Al Majdalawi. «Economisons de l’argent et des vies et arrêtons cette machine à tuer!»