Vague de solidarité après l’incendie d’une église historique à Nuremberg

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Vague de solidarité après l’incendie d’une église historique à Nuremberg

Jutta Olschewski
17 juin 2014
Une église du XIV
e Siècle a été détruite par les flammes. Un élan de solidarité avec la paroisse concernée a vu le jour parmi les chrétiens de Bavière.

, Nuremberg, EPD/Protestinter

Photo: Les pompiers interviennent lors de l’incendie de la Marthakirche à Nurnberg. Capture d’écran Youtube.

Un important incendie a ravagé l’église évangélique réformée Sainte-Marthe, dans la vieille ville de Nuremberg. Une vague de solidarité s’est manifestée à l’égard de la paroisse touchée. Le pasteur Dieter Krabbe a reçu d’innombrables courriers électroniques et appels, comme il l’a rapporté à l’agence de presse protestante EPD à Nuremberg.

L’incendie est survenu dans la nuit de mercredi à jeudi 5 juin, l’église vieille de 650 ans a brûlé de fond en comble. L’origine du sinistre n’est pas connue pour l’instant et le travail des experts en incendie a été ralenti par les risques d’effondrement des décombres. La maison de commune ainsi qu’une école voisine ont également été touchées par le sinistre. Personne n’a été blessé.

«Le site ressemble aux images de la fin de la guerre», a indiqué le pasteur Krabbe. Toutes les poutres de la charpente sont carbonisées et la structure intérieure de l’église s’est effondrée. Plusieurs heures après la catastrophe, la mousse d’extinction couvrait encore la cour intérieure de l’église d’un épais tapis blanc. Deux des trois cloches qui se trouvaient sous le toit sont tombées, l’orgue est totalement carbonisé.

Selon Dieter Krabbe, on ne sait pas encore si la façade de l’église donnant sur la rue est menacée d’effondrement et devra être démolie. Selon les indications données par la police, l’incendie a été découvert vers 1h30 du matin. En raison du fort dégagement de fumée, plusieurs habitants du quartier ont dû être évacués par la grande échelle. Quelque 80 pompiers sont intervenus. Alors que les travaux d’extinction n’étaient pas encore achevés, aux premières heures du matin, un passant inconnu a glissé dans la main du pasteur cinq billets de 100 euros pour la reconstruction, a raconté l’ecclésiastique.

La communauté de travail des Églises chrétiennes (ACK) du lieu a invité le soir même à un culte de solidarité, célébré à 18h en l’église Sainte-Claire voisine. Le Décanat protestant de Nuremberg a appelé ses paroisses à mettre leur collecte de Pentecôte à la disposition de la paroisse Sainte-Marthe. Le doyen catholique de la ville Hubertus Förster a incité les quelque 45 paroisses catholiques à destiner également à Sainte-Marthe leurs collectes des 21 et 22 juin.

L’évêque régionale de l’Église évangélique luthérienne Elisabeth Hann von Weyhern s’est rendue le 5 juin sur le lieu du sinistre, où elle a vu les ruines encore fumantes et une «église dévastée». L’évêque Hann von Weyhern connaît bien cette église, où elle a eu l’occasion d’intervenir devant l’autel ou de prêcher en chaire. C’est pourquoi elle a été d’autant plus bouleversée par la destruction de l’édifice; elle a aussi promis son aide à la paroisse réformée et à ses 1400 membres.

Dans cet incendie, l’église a eu encore de la chance dans la malchance, a signalé le pasteur Krabbe: en raison de travaux d’assainissement prévus prochainement, l’aménagement intérieur avait été en grande partie sorti de l’édifice au cours des dernières semaines. Les vitraux uniques des années 1390 à 1410 ont eux aussi été sauvés. L’autel, protégé par des échafaudages, porte des traces de l’incendie. «Mais nous les laisserons ainsi, a dit l’ecclésiastique, afin de rappeler ce terrible événement aux générations suivantes.»