Ces quelques règles communes à l’ensemble de l’Eglise qui représente ses visions pour l’avenir doivent-elles tenir en quelques lignes ou en plusieurs volumes? C’est le débat qu’ont eu les membres de l’Assemblée synodale (organe délibérant) de l’Eglise réformée évangélique du Valais (EREV), ce samedi 3 mai à Martigny.

Pour cette première session de la législature figurait, en effet, à l’ordre du jour un point «Leitbild». Le président du Conseil synodal (organe exécutif), Beat Abbeglen a rappelé qu’en 2003 et pendant deux ans un groupe de travail avait fourni un travail considérable pour dessiner les lignes directrices de ce qui devrait être commun à l’ensemble des paroisses de cette Eglise cantonale. Avant d’en tirer un bilan un peu amer: «Ce travail a été oublié dans un tiroir.»

32 points, dont quatre priorités (médias, finances, ressources humaines et vie en Eglise), avaient été soulevés. Aujourd’hui de ces 32 projets, 13 ont été réalisés, 11 partiellement et 8 pas du tout. Jugeant qu’il est temps, après 10 ans, de refaire cet exercice, le Conseil synodal proposait à l’assemblée une formule plus légère, avec la création d’une commission appelée à se rencontrer deux fois pour établir un premier état des lieux. «Si j’ai une liste de 7 points, je suis sûr de m’en souvenir de deux, alors que si elle fait 32 points, je n’essaie même pas», résume Beat Abbeglen.

La proposition du Conseil synodal a été saluée par le pasteur de Sierre, Gilles Cavin, qui a soulevé qu’elle a l’avantage de «proposer quelque chose de l’impulsion, presque du slogan. Cela permet ainsi à chaque paroisse de se l’approprier. Et cela respecte nos particularités d’Eglise.»

Crainte d'un travail minimaliste

Mais la majorité des interventions regrettaient ce revirement d’un travail titanesque vers une formule minimaliste. «Même si le résultat de la réflexion est qu’il n’y a rien à changer, il me semble intéressant de se livrer à ce travail tous les dix ans», a plaidé un membre de l’Assemblée alors que le pasteur Pierre Boismorand a appelé à ce qu’au moins les conseils de paroisse soient consultés.

Au terme des débats, le principe de la création d’une commission a été admis, libre à elle de juger du nombre de rencontre et de l’ampleur qu’elle souhaitera donner à sa réflexion. Beat Abbeglen s’est réjoui de l’enthousiasme suscité par ce thème alors qu’il craignait que le précédent exercice ait laissé un souvenir amer auprès des participants.

Une éclaircie au niveau des comptes

Jean-Luc Borel, membre du Conseil synodal et trésorier de l’EREV a présenté des comptes 2013 bénéficiaires de près de 9000fr alors qu’une perte de 20’000fr était budgétisée et que 2012 s’était soldé par une perte de plus de 9000fr. «C’est un résultat qui fait plaisir, mais ce n’est qu’une éclaircie. Nous avons toujours les mêmes soucis dans la pérennité des budgets», a prévenu le trésorier. Il a en particulier pointé qu’une partie de cette embellie était tout à fait virtuelle puisque due à la revalorisation des placements. D’autre part, le fond utilisé pour financer la formation notamment dans les écoles a été à nouveau sollicité fortement. «Dans deux ans, il sera à sec», a prévenu le membre du Conseil synodal Pierre-Alain Mishler. D’ici là des solutions devront être trouvées, telles qu’une discussion avec l’Etat sur le financement de ces prestations.

Pierre-François Fauquex, nouveau président du Synode

Après avoir présidé pendant 8 ans le Synode, Jean-Pierre Aeschlimann a souhaité quitter ses fonctions. Pierre-François Fauquex, jusqu’alors vice-président, a été nommé par l’Assemble pour lui succéder. «Pouvoir rime surtout avec devoirs dans nos Eglises», a prévenu Jean-Pierre Aeschlimann lors du passage de pouvoir.
«Pas plus tard que cette semaine, Jean-Pierre est resté trois heures sous la pluie pour représenter notre Eglise lors d’une cérémonie à l’école de police de Savatan», a rappelé avec un brin de malice Beat Abbeglen.
En fin de journée, avant de clore la session, Pierre-François Fauquex a appelé les paroisses à proposer un candidat à la vice-présidence laissée vacante.