Centrafrique: des responsables religieux demandent d'accélérer le déploiement des casques bleus

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Centrafrique: des responsables religieux demandent d'accélérer le déploiement des casques bleus

Fredrick Nzwili
25 avril 2014
Les responsables religieux jouent un rôle de plus en plus important en République centrafricaine, pays en proie à des troubles. Dans ce contexte, certains d'entre eux pressent d'envoyer des renforts à la mission de maintien de la paix existante, tandis que l’ONU ne prévoit le déploiement d'une force de maintien de la paix plus importante qu'en septembre.

, Nairobi, Kenya (RNS/Protestinter)

Le 10 avril, l'ONU s'est prononcée à l'unanimité en faveur du déploiement en septembre de 12'000 soldats de maintien de la paix dans ce pays où la confusion règne en raison des représailles violentes que milices chrétiennes et islamistes exercent continuellement. La France a déjà déployé 2000 soldats dans son ancienne colonie, auxquels s'ajoutent 6000 soldats de l'Union africaine.

Si les responsables religieux se sont réjouis de cette annonce, ils ont néanmoins exigé un appui immédiat à la mission existante afin d'empêcher que le pays ne sombre complètement dans le chaos.

«Comme ces forces seront seulement déployées en septembre au plus tôt, nous recommandons vivement que l’on assiste fortement et immédiatement celles déjà présentes, afin d’améliorer la sécurité, en ces instants cruciaux», a indiqué le 10 avril Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque catholique romain de Bangui, dans un communiqué signé également par l'imam Omar Kobine Layama, chef de la communauté musulmane de République centrafricaine, et le pasteur Nicolas Guerekoyame Gbangou, président de l'Alliance évangélique.

Plus de 2000 personnes ont trouvé la mort dans les violences que connaît le pays depuis décembre et deux millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire.

L'Eglise demeure la seule structure encore fonctionnelle, a affirmé à l'agence de presse Fides Monseigneur Samuel Kleda, archevêque catholique romain de Douala (Cameroun), après un séjour en République centrafricaine en avril.

«L'Etat n'existe plus», a déclaré l'archevêque Kleda. «La seule institution qui fonctionne encore, c'est l'Eglise catholique. Actuellement, les déplacés dans le pays vivent dans les paroisses catholiques.»

Selon Monseigneur Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, évêque de Bossangoa, la situation pâtit du manque d'autorité politique et de l'action de certains dirigeants du Tchad voisin. Il affirme que le Tchad est en train de diviser la République centrafricaine en créant un protectorat dans le nord pour y installer les musulmans en fuite.

(JMP)