«Il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien»

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«Il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien»

24 janvier 2014
Les Eglises interpellent les autorités sur l’urgence humanitaire découlant du conflit syrien et sur la nécessité que Genève 2 aboutisse à un processus de paix permettant de reconstruire la Syrie multiethnique

La conférence de Genève 2 s’est ouverte mercredi à Montreux. Pour la première fois depuis le début du conflit Syrien, il y a trois ans, des représentants du gouvernement de Damas et ceux de l’opposition se retrouvaient dans la même salle. Des délégations d’une quarantaine de pays étaient également présentes pour pousser les Syriens sur la voie du dialogue. Les négociations doivent débuter vendredi.

Les églises aussi se sont mobilisées pour la paix en Syrie. Plus de trente responsables d’églises européennes et du Moyen-Orient se sont réunis au siège du Conseil œcuménique des églises (COE), à Genève pour élaborer un message commun.

Cette déclaration a été remise par le pasteur Olav Fyske Tveit, secrétaire général du COE à Lakhdar Brahimi, représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des Etats arabes pour la Syrie à la veille de l’ouverture de Genève II.

Reconstruire la Syrie multiethnique

Dans ce texte, les églises appellent à ce qu’un «processus global, soucieux de rassembler, visant à instaurer une paix juste et à reconstruire la Syrie» soit mit en place, rapporte un communiqué du COE. «Le caractère multiethnique, multireligieux et multiconfessionnel de la société syrienne doit être préservé», résume un communiqué de la Fédération des églises protestantes de Suisse (FEPS), dont le président du Conseil, Gottfried Locher participait à cette rencontre. Les églises exhortent les représentants politiques pour que la Conférence de Genève II aboutisse à un processus de paix dirigé par le peuple syrien.

Urgence humanitaire

«Les responsables ecclésiastiques participant à la consultation du Conseil œcuménique relèvent aussi l’urgence humanitaire créée par le conflit», note la FEPS. «Il n’y a pas de solution militaire au conflit syrien.» La déclaration commune des églises appelle à la «cessation immédiate des confrontations armées en Syrie», en veillant à ce que «toutes les communautés vulnérables en Syrie et tous les réfugiés dans les pays voisins bénéficient d’une assistance humanitaire adéquate.»

Cette déclaration a reçu un large soutien, non seulement des églises membres de la COE, mais également de diverses associations chrétiennes et œcuméniques telles que l’Alliance évangélique mondiale.

Nombreux messages

A travers le monde, les différentes communautés chrétiennes ont également adressé des messages de paix aux délégations présentes à Genève 2. «Au nom de l’Eglise orthodoxe russe, je vous appelle à faire tous les efforts possibles pour mettre fin aux hostilités immédiatement et sans condition afin que le dialogue puisse débuter avec toutes les forces politiques de Syrie ainsi que la participation de la société civile», a déclaré le Patriarche Kirill, dirigeant de l’Eglise orthodoxe russe. «Je prie pour que les graines de paix que les participants à la conférence sont appelés à planter portent leurs fruits pour l’ensemble des citoyens syriens.»

«Nous appelons toutes les organisations et agences, tous ceux disposant de pouvoir sur terre, de faire face à leurs responsabilités historiques vis-à-vis de l’humanité, y compris en ce moment suprême pour mettre fin à ce théâtre de la mort, inhumain et absurde qui s’est déployé en Syrie depuis 2011. Les blessures de la Syrie doivent être soignées au plus vite» a écrit le Synode de l’Eglise de Grèce.

La Fédération des églises protestantes de Suisse a pour sa part appelé le Département des affaires étrangères de ce pays à continuer à s’engager pour la défense des minorités religieuses menacées en Syrie.

(comm/job)