Des étudiants en théologie se jouent des clichés pour promouvoir leur filière

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Des étudiants en théologie se jouent des clichés pour promouvoir leur filière

16 décembre 2013
Pour lutter contre la pénurie des vocations, un groupe de bénévoles a créé «Les Huguenots». Une web-série qui va décaper l’image que l’on se fait de la formation théologique.

par Joël Burri

Gaston est étudiant en théologie car il n’est pas assez «scientifique» pour faire l’EPFL, que sa peur du sang lui ferme les portes de la médecine et qu’il ne lit pas assez bien pour faire lettres.

Amélie est étudiante en théologie parce que son pasteur lui a dit que c’était génial et que cela lui permettra d’apprendre plein de choses sur la Bible. Mais elle espère aussi que Jésus lui apportera l’amour durant ses études.

Enfin, après s’être pris une «pétée monumentale» en moto, John a pris conscience que la «vie ça tient à pas grand-chose». En quête de sens il a débarqué en Faculté de théologie.

Ces trois personnages sont nés de l’imagination d’une poignée d’étudiants et de bénévoles. Indépendants mais proches du groupe de travail «relance des vocations» de l’Église évangélique réformée vaudoise, ils ont produit trois films de 4 à 6 minutes qui ont été diffusés lors de la journée de l’EERV autour de la cathédrale de Lausanne en septembre dernier. «Les gens se pressaient devant le minuscule écran du stand», se souvient Jean-Marc Savary, chargé de la formation des ministres de l’EERV. Un succès qui a motivé le groupe à donner une suite aux aventures des trois théologiens. Ainsi est née la web-série «Les Huguenots».

Les gens en théologie? ben y a un peu de tout, voyez quoi, on a deux trois personnes un peu coincées du cul, mais dans le fond ils sont tous bons.

Les trois premiers films ont été mis en ligne il y a quelques jours. La suite sera diffusée sur Facebook et YouTube à raison d’un épisode par mois environ durant 18 à 24 mois. Après un spécial Noël à découvrir sous peu, la série «Les Huguenots» suivra les trois personnages de la fin de la théologie au pastorat en traversant la formation pastorale et la suffragance. «Ces films disent quelque chose de la beauté de la théologie et de la vocation sans pour autant se prendre la tête et en parler avec un air de vieux protestant coincé», rigole Jean-Marc Savary.

«On montre toujours les pasteurs, mais les pasteurs sont des gens qui ont fini leurs études», explique Guillaume Favrod, l’un des acteurs. Il reconnaît: «Nos personnages sont caricaturaux mais ils sont touchants.» Son compère Elio Jaillet explique «L’avantage d’une série vidéo c’est qu’elle se construit sur la durée. Ce que la publicité en général ne permet pas de faire.»

Pénurie de vocations

Derrière cette action se cache la volonté de susciter quelques vocations. «Beaucoup de départs à la retraite sont annoncés dans les années à venir. La relève actuelle ne va pas permettre de combler ce vide, explique Jean-Marc Savary. L’impression de l’église c’est qu’il y a une immense méconnaissance de ce qu’est le ministère ecclésiastiques. Par ce genre d’action nous voulons faire découvrir à la plus jeune génération qu’il y a des possibilités de carrières exaltantes en église.»

«Entre 2015 et 2020 pas loin du tiers de nos ministres prendront leur retraite, rappelle Paolo Mariani, responsable de l’Office information et communication de l’EERV. Pour être bien, il faudrait former 75 ministres (diacres et pasteurs) d’ici 7 ou 8 ans. En comptant la Bachelor en théologie, le Master, puis la formation ministérielle, c’est maintenant qu’il faut que des gens choisissent ce métier».

Premier épisode



La suite sur Facebook et YouTube.


BeJuSo propose des études accélérées
Lors de leur dernier Synode, au début du mois de décembre, les églises réformées de Berne-Jura-Soleure ont décidé de mettre en place, pour une volée, un cours de théologie accéléré en collaboration avec la faculté de Berne. Il s’adressera à des diplômés universitaires prêts à changer d’orientation professionnelle. Par ce cours, le Synode souhaite s’assurer de disposer d’assez de pasteurs, puisque dans cette région également se dessine une pénurie. Trois millions de francs seront investis, permettant en grande partie d’octroyer des bourses aux candidats à cette formation qui devrait débuter en automne 2015. De tels cursus accélérés ont déjà été mis en place à plusieurs reprises, notamment dans les années 1960. «Les pasteurs issus de cette formation venaient d’horizons variés et ont ainsi apporté beaucoup à notre église», a rappelé Rolf Schneeberger, membre de la Commission de gestion lors du débat.Cet article a été publié dans :
Le quotidien vaudois 24 heures dans son édition du 17 décembre 2013.
Le site web du quotidien La Liberté.
L'agence de presse internationale catholique (APIC).
Le site web du quotidien catholique La Croix.