Jamais pasteure – ou bien si?

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Jamais pasteure – ou bien si?

20 août 2013
Livia Strauss, 18 ans, gymnasienne de Frauenfeld, a participé cet été à la semaine théologique du «camp de Kappel».


Brunhilde Bergmann, Reformierte Presse

Le jour où mon pasteur de confirmation m’a demandé si je pouvais envisager d’étudier la théologie, j’ai été plutôt embarrassée par sa question, car il était clair pour moi que je ne deviendrais jamais enseignante ou pasteure – même si j’aime bien discuter de thèmes éthiques et philosophiques et que je n’exclus pas les questions religieuses. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de participer à de tels échanges à Taizé, où j’ai suivi notamment un camp de jeunesse de ma paroisse.

Ces derniers temps, je réfléchissais à la question de savoir si la prétention de la religion chrétienne à l’absolu pouvait s’intégrer dans ma foi personnelle: dans mon environnement, il y a aussi des personnes d’autres convictions qui enrichissent ma vie.

C’est précisément dans cette phase que le pasteur de ma paroisse m’a glissé dans la main le dépliant annonçant le camp de Kappel. La liste des thèmes m’a tout de suite intéressée, et surtout la question: «Si la Bible dit vrai, qu’en est-il alors des autres religions?» Sans hésiter, je me suis inscrite au camp; j’étais la seule participante venant de Thurgovie.

Pas d’opinions toutes faites

Jamais je ne me suis sentie si bien si rapidement qu’au camp de Kappel. Nous avions entre nous, mais aussi avec les personnes qui présentaient des exposés ou participaient à des tables rondes, des entretiens approfondis, parfois personnels. J’aime les échanges qui suscitent la controverse et qui incitent à réfléchir. Je suis également convaincue que je ne peux trouver ma foi qu’ainsi: je ne veux pas reprendre des opinions toutes faites.

J’ai été particulièrement impressionnée par les approches diverses de théologiennes et de non-théologiens face à différentes questions de la vie. En rencontrant des personnalités telles que le chirurgien du cœur Thierry Carrel, le neurobiologiste Andreas Bartels ou l’animatrice Mona Vetsch, j’ai compris pour la première fois à quel point tous sont en quête de réponses, même s’ils passent par des voies différentes.

Au cours de la semaine, nous avons visité aussi le centre d’accueil «Sunestube» des œuvres sociales du pasteur Sieber. Là, j’ai appris concrètement combien l’engagement social et l’action diaconale sont fondamentaux, et j’ai pris conscience qu’il ne suffit pas de se borner à parler pieusement des problèmes. Le camp ne comprenait pas seulement un programme de réflexion mais aussi du sport, des jeux et même du reggae avec Elijah. Grâce à ce mélange, nous avons vécu aussi dans une ambiance de vacances.

Depuis assez longtemps, je sentais se cristalliser en moi le désir d’exercer une profession sociale. Il est fort probable qu’après ma maturité l’année prochaine je lierai ce projet à des études de théologie. Je peux très bien m’imaginer exercer plus tard le ministère pastoral. C’est ce que je peux dire aujourd’hui à mon pasteur de confirmation, après ce camp de théologie d’été, pour répondre à sa question embarrassante d’il y a deux ans.