La chancelière Angela Merkel et Peer Steinbrück n'ont pas manqué le dernier Kirchentag
Une heure et demie avant l’arrivée de la chancelière, la halle est pleine à craquer. Beaucoup de jeunes veulent entendre ce que la chancelière a à dire à propos de la sauvegarde de la création. Son interlocutrice est Helen Clark, administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement. La chancelière comme Peer Steinbrück ont parlé de justice mondiale et non, comme c’est souvent le cas depuis le début de la campagne, de justice distributive et fiscale dans la riche Allemagne.
«Nous vivons dans un monde qui vit aux dépens de l’avenir», constate la chancelière, en se référant aussi à l’injustice à l’égard des pauvres dans les pays situés au sud du Sahara. Selon les prévisions des chercheurs, ce sont eux qui souffriront le plus du changement climatique. «Nous avons le devoir de montrer comment il est possible de concilier la croissance, la prospérité et la durabilité», explique-t-elle.
Les objectifs ne seront pas atteints pour le MillénaireLa chancelière parle de la durabilité et de son espoir que, d’ici 2015, les États auront conclu un nouvel accord sur la réduction de la pauvreté. Car cette année marquera l’échéance des objectifs du Millénaire. Les États savent dès maintenant que beaucoup d’objectifs ne seront pas atteints.
Concrètement, Angela Merkel se déclare en faveur d’indications d’origine plus précises dans l’étiquetage des vêtements. Les 7000 personnes qui l’écoutent applaudissent – tout le monde a entendu parler des catastrophes survenues dans une fabrique de textiles au Bangladesh.
Mais, une fois sortie de la halle, la chancelière est confrontée à des critiques. «La politique du développement est une politique de la paix», entend-elle dire alors qu’elle traverse la salle. Et les participants l'interpellent sur l’intervention de l’armée allemande au Mali et le projet d’acquérir des drones.
Surveillance des marchésQuelques heures plus tard – la chancelière est déjà loin –, c’est Peer Steinbrück qui s’adresse à quelque 2000 visiteurs sur le thème des marchés financiers. Une fois de plus, il exige une réglementation et une surveillance plus strictes des banques et des transactions financières. Comme la chancelière, le candidat au poste d'Angela Merkel soulignent que les défis du changement climatique et de la crise financière exigent les efforts de tous.
Ainsi, dans la discussion avec Peer Steinbrück, ses interlocuteurs de la politique, de la banque et de l’économie sont d’accord pour dire que les spéculations sur les produits alimentaires doivent être interdites. Heiner Flassbeck, ancien économiste en chef de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, explique que les investisseurs gagnent de l’argent avec cela, car les prix montent, comme par exemple le prix du blé, ce qui rend cette denrée inaccessible pour certains – «un scandale inacceptable» selon Heiner Flassebeck. «Les productions alimentaires ne doivent pas être soumises à la spéculation», déclare Peer Steinbrück.
Quand le candidat SPD quitte la tribune, les choses sont plus faciles, car il n’a actuellement aucune responsabilité gouvernementale. (FNA-35)