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Les jeunes adultes sont la cible privilégiée de la société de consommation. Face à cette situation, les Centres sociaux protestants romands ont mis en place une campagne de prévention. En Suisse, 7% de la population a atteint un seuil critique d’arriérés de payement.

«Près de 80% des personnes endettées qui viennent nous voir ont contracté leurs premières dettes avant l’âge de 25 ans», regrette Hélène Matile Kohler, coordinatrice du projet de prévention de l’endettement chez les jeunes pour le CSP de Neuchâtel.

En 2012, le salaire moyen des jeunes endettés, à Neuchâtel, s’élevait à 3300 francs net par mois. «C’est extrêmement difficile de rembourser des dettes en plus des frais du loyer et de l’assurances avec un tel salaire», constate Isabelle Baume, assistante sociale au CSP.

De petites dettes s’accumulent avec des factures de natel impayées, l’achat de vêtements de marque trop chers ou un leasing pour un scooter. En facilitant les crédits, la société actuelle pousse à la consommation. Parallèlement, la «négligence administrative» est une cause importante de dettes. «Certains jeunes commencent à travailler et ne déclarent pas leurs revenus aux impôts, cette insouciance engendre rapidement de gros montants», explique l’assistante sociale.

Vingt mille francs de dettes

«Les dettes sont toujours dues à une accumulation de plusieurs circonstances», remarque Isabelle Baume. L’an dernier, la dette moyenne des jeunes entre 20 et 30 ans, venus au CSP de Neuchâtel, s’élevait à vingt mille francs. Cette même année, l’organisation a compté 129 nouveaux dossiers pour des cas d’endettement. Près de 30% de ces nouveaux cas concernent des adultes entre 18 et 30 ans. «Mais souvent la personne vient trop tard, les dettes se sont déjà largement accumulées».

Selon une récente étude, ménée en Suisse par l’Office fédéral de la statistique, 9% des jeunes âgés de 18 à 29 ans et vivant hors du cocon familial, ont des découverts. Parmi eux, 8,8% risquent un endettement sévère par la suite. «Une dette contractée à l’âge de vingt ans peut être un boulet à traîner pendant des années», met en garde Isabelle Baume.

Sensibles à cette forme de détresse, les CSP viennent de finaliser une mallette pédagogique commune pour faire de la prévention dans les gymnases et les écoles professionnelles et de commerce. «Des assistants sociaux spécialisés dans cette problématique offrent des pistes de réflexions sous forme de jeux coopératifs», explique Hélène Matile Kohler. Le projet s’appelle «les Ficelles du Budget» et il est soutenu financièrement par la Loterie romande.

«Le juste prix»

Par exemple, le jeux «Le juste prix» consiste à trouver la valeur des habits d’hommes et de femmes représentés sur des posters. Les vêtements se ressemblent mais certains sont de marques et d’autres pas. «Les jeunes adorent ce jeu», sourit la coordinatrice. Ou encore l’élaboration d’un budget: les étudiants choisissent une situation fictive, par exemple «étudiant dans un appartement en collocation». «Cette activité permet aux jeunes de prendre conscience de tout ce qu’il faut payer».

Depuis une dizaine d’années, les quatre CSP romands (Neuchâtel, Vaud, Genève et Berne-Jura) sont actifs dans la prévention de l’endettement auprès des jeunes en collaboration avec des institutions publiques et privées. Confrontés à une augmentation des demandes, les CSP ont fait des propositions aux parlements cantonaux. Plusieurs initiatives parlementaires sont à l’étude au Conseil National. L’une veut taxer les bénéfices des sociétés qui proposent des crédits à la consommation et l’autre limiter la publicité autour de ces crédits.

La prévention de l’endettement chez les jeunes est le thème choisir par les CSP pour leur campagne de mars 2013. «Venir demander de l’aide est difficile, mais le plus tôt est le mieux», conseille Hélène Matile Kohler.

Un clip de prévention

Pour leur campagne de mars 2013, les CSP romands ont choisi l’endettement des jeunes. Ci-dessous leur clip vidéo.