La « sagesse » de Frédéric Lenoir rassemble 800 personnes à Genève

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La « sagesse » de Frédéric Lenoir rassemble 800 personnes à Genève

Laurence Villoz
17 décembre 2012
« Quelle sagesse face aux défis du monde actuel? » La mesure. Le philosophe français Frédéric Lenoir a enthousiasmé le public genevois, lors d’une conférence, le samedi 15 décembre, à l’Uni Dufour.


« Je ne cherche pas à sauver le monde, mais à comprendre d’où viennent les dérèglements et comment y faire face », lance Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue et historien des religions. Le silence se fait dans l’auditoire bondé qui n’a pas suffi à accueillir les 800 intéressés. La conférence est retransmise en direct dans une autre salle. Avec humour et profondeur, cet homme d’une cinquantaine d’années tiendra en haleine le public, pendant plus d’une heure.

« La clé de la sagesse est de réapprendre la mesure », révèle le rédacteur en chef du magazine Le Monde des religions. Pour le philosophe, qui a lu Platon à l’âge de 13 ans, le monde souffre actuellement d’un « fort déséquilibre ». « Le système s’est emballé. » Ce qui a été créé « pour le bien du monde » commence à « détruire le monde ». Par exemple, la technologie, le capitalisme ou encore les progrès de la médecine. « Néanmoins, on ne peut pas revenir en arrière, il faut trouver une sagesse adaptée aux mutations du monde. »

Liberté ou fraternité?

Selon Lenoir, une modification dans la hiérarchie des valeurs fondamentales est la source de ce dérèglement. Le « monde traditionnel » et le « monde moderne » ont en commun, entre autres, les valeurs de fraternité et de liberté. Mais le « monde traditionnel » place la fraternité au-dessus de la liberté, contrairement au monde moderne. « L’émancipation extrême » de l’individu face au groupe, son « besoin de liberté sans limites » qui s’est développé à partir du 19e siècle, « sont en train de conduire l’individu à sa perte ».

« Le monde moderne manque de fraternité mais le monde traditionnel manquait de liberté, nous devons rééquilibrer cela grâce à la mesure », explique l’orateur. Il fait chaud dans l’auditoire, la lumière est trop forte. Pourtant, l'assemblée écoute les propos du philosophe avec attention. Certains acquiescent de la tête. A l’issue de la conférence, un homme aux cheveux blancs demande comment faire pour transmettre ce message aux jeunes. « Il faut montrer l’exemple et témoigner », sourit le philosophe.

La Conférence était organisée par la Fondation pour Genève et la Faculté de théologie de l’Université de Genève à l’occasion de la 14ème cérémonie de l’Appel spirituel de Genève. « Frédéric Lenoir est un éveilleur », sourit Yves Oltramane, membre fondateur de la Fondation pour Genève.


Pour en savoir plus sur Fédéric Lenoir

Le philosophe possède son propre site.
Son dernier ouvrage: La guérison du monde, Fayard, 2012
A l’occasion de sa parution, Frédéric Lenoir donne une conférence publique au Théâtre de Vidy, à Lausanne, ce lundi 17 décembre à 19h.