La Déclaration de Berne (DB) discrédite la Conférence internationale du cacao

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La Déclaration de Berne (DB) discrédite la Conférence internationale du cacao

22 novembre 2012
La Conférence internationale du cacao a pour but de discuter d’une politique de développement durable dans la production du cacao. Mais les représentants des producteurs locaux ne peuvent pas payer le prix d’entrée à la conférence. Débutée le 19 novembre, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, cette conférence servirait-elle à donner bonne conscience aux entreprises chocolatières?
(photo: Les fèves de cacao séchent dans un village d'Amazonie équatorienne, peuplé par une communauté d'indiens quichwas)

Le prix d’accès à la conférence est de 295 dollars pour les représentants des paysans locaux. Alors que le revenu annuel d’une plantation de cacao est de 900 dollars, indique la DB dans un communiqué publié mardi. A ce jour, seul un représentant local a pu prendre la parole à la conférence pour défendre les droits des producteurs, selon un délégué de la DB sur place. Les producteurs ont deux revendications principales : l’amélioration des infrastructures de travail et l’augmentation du prix de vente d’au moins 25%.

Organisée pour la première fois, par l’Organisation internationale du cacao (ICCO), la Conférence se déroule du 19 au 23 novembre. Pourtant, la Déclaration finale et l’« Agenda global du cacao », qui définissent notamment les conditions de production, ont été rédigés en grande partie avant la conférence. De plus, les principes directeurs de l’ONU pour l’économie et les droits humains, comme l’opposition au travail des enfants ou la responsabilité des sociétés multinationales sur l’ensemble de la chaîne de production, n’y figurent pas.

Qu’est-ce que les multinationales suisses veulent cacher ?

De nombreuses entreprises suisses participent à cette conférence. Mais plus de la moitié de ces entreprises ne veulent pas se prononcer sur leur chaîne d’approvisionnement du cacao. Mi-octobre, la Déclaration de Berne avait envoyé un questionnaire à 19 producteurs de chocolats suisses pour savoir quelle était leur politique d’approvisionnement en accentuant les questions sur les droits humain et du travail.

Seules six entreprises ont répondu, entre autres Frey et Lindt. Nestlé, Camille Bloch, Pronatec et Kraft Foods ont promis qu’elles allaient le faire. Les autres n’ont pas répondu ou carrément refusé comme Läderach. Les résultats de l’enquête sortiront en février 2013. Ils serviront de guide pour les consommateurs lors de l’achat des lapins de Pâques. (comm/lv)