Le directeur de l'Eglise protestante de Genève ne sera pas remplacé

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Le directeur de l'Eglise protestante de Genève ne sera pas remplacé

28 juin 2012
L'Eglise protestante de Genève va poursuivre sa route avec une direction collégiale à trois têtes. Le directeur de l'EPG, Jean Biondina, ne sera pas remplacé, a indiqué
à ProtestInfo Eric Vulliez, responsable des finances et de l'immobilier. Parallèlement, l'EPG boucle des comptes 2011-2012 avec une différence entre charges et revenus de l'ordre de 3 millions de francs. (Photo@Cathédrale de Genève)

Les trois membres de la direction sont donc Michel Chatelain, responsable des ressources humaines. Eric Vulliez et Alexandra Deruaz, responsable de la communication. « Nous allons discuter de la répartition des compétences », a poursuivi M. Vulliez, qui s'est déjà vu attribuer l'informatique après le départ annoncé de M. Biondina pour le 1er août. (Photo@Cathédrale de Genève)

Le modèle «entrepreneurial» de l'EPG en place depuis 2005 change donc de forme. En 2005, l’EPG s’était lancée dans une petite révolution, rappelait la VP Berne-Jura-Soleure dans une de ses dernières éditions. Elle a instauré une équipe de direction de l’Eglise qui rassemble, outre le fameux directeur, un responsable des ressources humaines (RH), un financier et un chargé de communication. Cette direction assume les responsabilités opérationnelles, alors que le Conseil synodal et le synode (à GE: Conseil du Consistoire et Consistoire) concentrent des fonctions dites «stratégiques». Ce modèle est unique en Suisse romande.

Situation «préoccupante»

Du point de vue financier, les derniers résultats sont « inquiétants » et la situation «préoccupante», selon l'EPG. Malgré des revenus extraordinaires, issus de la vente principalement du presbytère d'Avully pour un montant total de plus d'un million de francs, et la dissolution d'une provision d'un montant similaire, les comptes ne s'équilibrent pas, peut-on lire dans un communiqué publié mardi à l'issue du Consistoire de juin. Au terme de l'exercice 2011-2012, - 14,5 millions de charge, 8,6 mios de dons et 12,5 mios de recettes ordinaires - , l'EPG connaît un excédent de dépenses de 1 million de francs en comptes consolidés.

Annoncé en mars dernier, l'EPG doit déjà économiser 1,5 million de francs d'ici 2014. Près de six postes pourraient passer à la trappe. « De fait, le remplacement des postes n'est pas automatique et étudié avec soins », a précisé M. Vulliez. En attendant que des décisions plus stratégiques touchant les missions de l'EPG soient prises dans le cadre du groupe de travail 2014 (GT 2014). Le budget 2012-13 a d'ores et déjà été diminué de 250 000 de francs avec des postes laissés vacants.

Obligée de trouver des fonds, l'EPG veut valoriser ses biens immobilier (terrains, appartements) et l'utilisation des temples. « Des arbitrages, parfois difficiles, devront être opérés dans les années à venir pour diminuer les frais de gestion (...) . Il n'est pas souhaitable que l'entretien des bâtiments se fasse au détriment de la mission centrale de l'Eglise », peut-on encore lire dans le communiqué.

Au chapitres des dons, qui font vivre l'EPG, ils ont grimpé de 2 % en 2011-12 alors qu'une hausse de 14 % avait été inscrite au budget. « Nous espérions que les dons atteignent le niveau d'avant la crise économique de 2009. Cela ne s'est pas produit », a relevé M. Vulliez. « Néanmoins, les donateurs ont été fidèles et constants par rapport à 2010», a encore tenu à relever le membre de la direction. 

A l'avenir, l'accent sera mis sur les jeunes générations de protestants, les enfants des actuels donateurs. Ceux-ci devront être encore plus généreux que leurs aînés pour faire vivre une Eglise qui vit des dons et non de l'impôt.

Tania Buri