L'EERV interpelle la FEPS sur la surveillance des renvois de requérants déboutés

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L'EERV interpelle la FEPS sur la surveillance des renvois de requérants déboutés

7 novembre 2011
Le Conseil synodal vaudois questionne le mandat confié à la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) par l'ODM. Les critères de poursuite ou non du monitoring au-delà de décembre doivent être clarifiés, estime l'EERV. Des réponses sont attendues lors de l'Assemblée générale de la faîtière réformée qui débute aujourd'hui lundi à Berne.
(Photo : © Pascal Frautschi - TdG)

Le Conseil synodal de l'Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) a déjà pris la plume au début de l'été. Comme les 25 autres Eglises protestantes du pays, c'est par voie de presse que les Vaudois apprenaient alors le mandat de surveillance des renvois de migrants confié par l'Office fédéral des migrations (ODM) à la FEPS. « Nous avons obtenu une partie des réponses via le document Dix questions, dix réponses, conçu par la FEPS», note Pascale Gilgien, conseillère synodale en charge des questions de migration.

Mais pour les Vaudois, ces réponses n'ont pas suffi. Au centre de leurs préoccupations, la forme du mandat qui, selon l'EERV, « lie complètement les mains de la FEPS et la prive de toute liberté d'observation critique et d'action ». L'incompréhension se manifeste surtout dans les rangs des aumôniers en lien quotidien avec les requérants, dans les centres d'enregistrement ou dans les lieux d'accueil dans les cantons. « C'est un système clos, les Eglises n'ont pas de marge de manoeuvre », souligne le pasteur Laurent Zumstein, responsable cantonal des solidarités.

Sur la forme, la présidente de l'EERV Esther Gaillard se réjouit que la FEPS ait reconnu son erreur de communication. Sur le fond, « il faut faire confiance au Conseil, qui doit agir ». Sa collègue genevoise, Charlotte Kuffer, prône l'estimation « de la valeur ajoutée » de ce monitoring. Très critique, l'Aumônerie genevoise auprès des requérants d'asile viendra s'expliquer devant les délégués du Consistoire de l'Eglise protestante genevoise le 24 novembre prochain. Pour des questions de délai, une interpellation commune entre Vaudois et Genevois n'a pas été possible.

Si l'EERV se défend aujourd'hui d'attiser la polémique, souligne Mme Gilgien, elle attend des réponses claires sur ces choix ressentis « par beaucoup de chrétiens et de migrants comme une trahison de la part des Eglises ». Les Vaudois seront-ils soutenus dans les rangs de l'Assemblée des délégués de la FEPS, qui débute aujourd'hui à Berne? Laurent Zumstein, lui-même délégué, n'exclut pas un Röstigraben sur cette délicate question. Il avait déjà pointé en juin sur Schengen (voir article Protestinfo ). « L'assemblée ne peut de toute façon pas arrêter les contrôles », souligne-t-il.

Un développement suivra en journée

Samuel Ramuz