La communauté juive entre dans l’année 5772

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La communauté juive entre dans l’année 5772

3 octobre 2011
Les 29 et 30 septembre 2011 correspondent dans le calendrier hébraïque, à Rosh Hashana, fête du nouvel an et anniversaire de la création du monde. Dès lors commence une période de pénitence de dix jours qui doit s’achever le 8 octobre avec Yom Kippour, la fête du Grand Pardon.


Par Anne-Sylvie Mariéthoz, de retour de Tel-Aviv

Même à Tel-Aviv, autoproclamée «ville qui ne dort jamais» et qui se compare volontiers à New York, tout s’arrête déjà à la veille de la fête de Rosh Hashana. Dès la tombée de la nuit, il devient pratiquement impossible de trouver un restaurant ouvert et les rares taxis sont pris d’assaut.


Contrairement à notre Saint-Sylvestre, le Nouvel an juif est une célébration empreinte d’une certaine gravité, que l’on vit plutôt en famille. Et c’est du reste le sens de cette fête, que de marquer un temps de pause, pour faire le point sur l’année écoulée. Les journaux y vont tous de leur bilan annuel et chacun est invité à faire de même.

L’appel du chofar

Le chofar, la corne de bélier, retentit pour réveiller les consciences et appeler au recueillement. La sonnerie du chofar est liée à de nombreux moments forts de l’histoire du peuple juif, notamment le «sacrifice» d’Isaac (Gen. 22), la révélation du Sinaï (Ex. 19), la victoire sur Jéricho (Jos. 6), le retour des exilés (Es. 27), et constitue l’un des principaux rites qui accompagnent la célébration de Rosh Hashana. Mais pour le sage Maïmonide (1138-1204), l’un des importants penseurs du judaïsme, le son du chofar est à interpréter en cette occasion comme un appel au repentir et à l’introspection (Mishné Torah, Loi du Chofar 1:1)

Le shabbat des shabbats

Dix jours après le début de Rosh Hashana, la période de pénitence culmine et s’achève le jour de Yom Kippour. Cette fête considérée comme la plus solennelle du calendrier juif, rappelle le jour où Moïse est descendu du mont Sinaï avec les nouvelles Tables de la Loi, après avoir obtenu le pardon en faveur de son peuple, suite au péché de l’adoration du veau d’or.

Appelée aussi shabbat des shabbat, cette fête correspond à un jour de jeûne, où personne ne travaille. Même les plus laïcs des Israéliens n’osent se soustraire à la règle de ce jour chômé, où aucun véhicule motorisé n’est censé circuler. Le visiteur non averti sera surpris par le silence assourdissant qui envahit les rues….rompu à la tombée de la nuit par un repas festif, en signe de réconciliation.

Calendriers grégorien et hébraïque

Le calendrier grégorien est utilisé par les communautés juives du monde entier comme calendrier civil, y compris en Israël. Le calendrier hébraïque sert par contre à calculer les dates des fêtes religieuses. Ce dernier fait remonter la date de la création du monde au 7 octobre de l’an 3761 avant J.C., selon le calendrier grégorien. Cette date est calculée en utilisant toutes celles qui sont citées dans la Torah, pour remonter de génération en génération jusqu’à Adam.

Le calendrier hébraïque est un calendrier luni-solaire (basé sur le cycle annuel du soleil et composé de mois lunaires). La date du nouvel-an juif, fixée aux 1er et 2ème jours du mois de tichri dans le calendrier hébraïque, varie dans le calendrier grégorien, mais se situe toujours entre le 5 septembre et le 5 octobre.

Que cette année soit aussi douce que le miel!

Le soir du 28 septembre, la famille se retrouve pour partager un repas qui marque le début des festivités. Plusieurs mets symboliques en font traditionnellement partie, comme la pomme trempée dans le miel, censée apporter une année pleine de douceur.

La grenade qui est le fruit le plus fréquemment cité dans la bible, avec l’olive et la date, en fait aussi partie. Ses graines abondantes évoquent, selon les traditions, les 613 commandements divins de la Torah, la fécondité, ou encore la multiplicité des mérites que l’on souhaite acquérir.

(texte lié à la photo)Quelques sources