La FEPS entre dans une ère de mutations

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La FEPS entre dans une ère de mutations

21 juin 2011
La Fédération des Eglises protestantes de Suise (FEPS) entre dans une ère de mutations. Les délégués de la FEPS, réunis à Lausanne pendant trois jours, ont dit oui à la révision de la constitution de leur organisation. Elle a aussi révu sa clé de répartition financière et propose des synergies régionales pour permettre aux Eglises de réduire leurs coûts.


A la fin d'un processus qui devrait durer trois ans, la FEPS aura redéfini sa mission, ses tâches, et les organes qui les assumeront. Une chose est sûre: la faîtière va continuer à réduire sa voilure. Un débat sur la réprésentation des 26 Eglises membres au sein de la faîtière ne semble non plus guère évitable. Refonte

Le système actuel défend clairement les Eglises minoritaires. Les grandes Eglises, comme Berne par exemple, qui compte plus de 600 000 membres, seraient favorables à disposer de davantage de voix. Cette Eglise est l'une des seules à avoir enregistré un bénéfice en 2010, qui s'est monté à 1,32 million de francs.

« Voulons-nous vraiment mener tous ces débats structurels de front ? » s'est demandée Pia Grossholz-Fahrni, déléguée du canton de Berne. La réponse est oui, a décidé l'AD.

Autre front: les finances. La FEPS vit uniquement des contributions de ses Eglises membres. L'AD a approuvé l'utilisation d'une nouvelle clé de répartition des contributions. Celle-ci prend en compte, outre le nombre de membres, des paramètres qui reflètent les possibilités financières et la situation réelle de chaque Eglise membre. Ce nouveau système va être utilisé pendant une période transitoire de trois ans.

Laisser souffler les Eglises

Ce système transitoire nécessite tout de même des adaptations et pondérations "politiques", alors qu'il est basé sur une formule mathématique. Cela permet de laisser souffler des Eglises, en particulier celles qui ne bénéficient pas de l'impôt ecclésiastique, c'est-à-dire Neuchâtel, Genève et Bâle.

En 2014, les travaux constitutionnels et ceux d'une autre commission, appelée commission temporaire d'analyse financière de la FEPS - cette commission est déjà au travail depuis quelques mois -, devraient avoir aboutis. Ces décisions auront un impact financier, et donc un impact sur la clé de répartition.

Cette commission temporaire planche actuellement sur la situation économique des huit plus grandes Eglises. « Peu d'Eglises membres ont des outils comptables contemporains », a expliqué Andreas Zeller, membre de cette commission et président de l'Union synodale Berne, Jura et Soleure.

Grand écart

Les différences sont fortes entre les Eglises bénéficiant de l'impôt ecclésiastique ou celles qui vivent de contributions volontaires. Les secondes se battent pour leur survie. « Comment gérer le fait que nous nous écartons de plus en plus sur ce plan-là? », s'est demandé le Bernois.

Les Eglises sans biens immobiliers ne peuvent pas constituer de réserves, a-t-il relevé plus loin. Les Eglises dépendant de l'impôt devront renforcer leur compétences financières tandis que les mêmes outils standards devraient être acceptés par tous. Cela créerait une base qui permettrait de mieux travailler ensemble.

Collaborations régionales

Les synergies, voire les fusions, restent toutefois difficilement imaginables en milieu réformé. En revanche, des collaborations au niveau régional plutôt qu'au niveau national sont envisagées. Les premières régions pressenties pourraient être NE et FR au niveau de la communication par exemple ou entre Thurgovie et Soleure.

Dans ce contexte, le président de la FEPS, Gottfried Locher, a insisté sur l'importance de l'unité, qui ne devrait pas être perdue de vue malgré les disparités cantonales. T. B.

EN BREF :

Centres d'enregistrement : La FEPS est attentive aux éventuelles arrivées de réfugiés après les événements en Afrique du Nord. Elle reste en contact avec les aumôniers, qui travaillent dans les centres d'enregistrement. La FEPS est ouverte aux demandes des Eglises membres tandis que l'EPER pourrait renforcer son aide juridique auprès des arrivants.