La cathédrale, « lieu-phare » d'une EERV en mutation

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La cathédrale, « lieu-phare » d'une EERV en mutation

14 juin 2010
Pour affirmer la vocation réformée de l'édifice lausannois, les délégués du Synode vaudois ont accepté samedi d'y affecter un poste ministériel cantonal. Le principe de réduction du nombre des régions passe également la rampe. Pierre-André Glauser a aussi été élu au poste de caissier de l'Eglise.

 

Par Samuel Ramuz

« Vides, ces édifices sont un contre-témoignage. » Xavier Paillard, vice-président du Conseil synodal, n'a pas mâché ses mots samedi à Chardonne. Face aux délégués du Synode, il a plaidé pour la réaffirmation de l'identité protestante de ce que l'exécutif de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) nomme, en tout cas momentanément, ses « lieux-phares ».

Dans le lot, la cathédrale, bien sûr. Un pasteur y sera rattaché dès 2011. Sa mission ? Rendre accessible, de manière différenciée et selon des modalités qui restent à fixer, le message évangélique à un public de près de 400 000 visiteurs annuels. Le volet œcuménique ne sera cependant pas occulté.

Ailleurs dans le canton

Calqué sur le modèle d'autres villes européennes, le projet du Conseil synodal prévoyait d'attribuer deux autres postes ministériels à Lausanne, un à l'Eglise Saint-François et l'autre à celle de Saint-Laurent. Le Synode, sous l'impulsion de son ancien président Olivier Leuenberger, a préféré ne pas donner de signal quant à leur affectation.

Le Conseil synodal aura donc tout loisir d'entamer des démarches pour implanter un lieu-phare ailleurs dans le canton si, par exemple, les tractations avec l'une ou l'autre des paroisses lausannoises concernées devaient ne pas aboutir. « Donnons-nous du temps », a suggéré sans succès Jacques Ballenegger, membre de la délégation de la région 12 (Lausanne-Epalinges), où des lignes de fracture sont par ailleurs apparues sur cet objet.

Une pierre deux coups

Pour cette région - massivement touchée par les coupes de postes (voir ci-dessous) - comme pour d'autres, les mois à venir s'annoncent tendus. Car le calendrier des réductions de dotations est maintenant sous toit. De 244 EPT au 1er juillet, l'effectif global de l'EERV devra plafonner à 220 EPT dans huit ans.

Logiquement, le Conseil synodal suggère « de faire d'une pierre deux coups » et d'accélérer le processus de fusion des régions dans un but de rationalisation. « On ne tient pas assez compte des coûts humains », regrette la pasteure de Chardonne Florence Clerc-Aegerter. Pourtant, la majorité du Synode a accordé sa confiance à l'exécutif. Ce dernier, en partenariat avec les régions, devrait soumettre au vote synodal une proposition de nouveau découpage en février déjà.

Rénovation à l'Arzillier

Pour le reste, l'EERV aura un nouveau caissier dès le 1er septembre. Désireux de se « mettre au service de son Eglise », le jeune retraité de l'instruction publique Pierre-André Glauser succède à Max Blaser. Largement déficitaires, les comptes 2009 que le trésorier sur le départ présentait ont été approuvés vendredi par le Synode.

Mais le Conseil synodal envisage de nouvelles sources de financement. Parmi elles, la mise en location d'appartements dans le bâtiment de l'Arzillier à Lausanne, qui pourraient rapporter plus de 100 000 fr. par an. La maison, qui reste dédiée au dialogue interreligieux, profitera d'une cure de jouvence de 1,5 mio, a décidé le Synode.

 

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