FEPS: Berne, son plus grand bailleur de fonds, vise la présidence

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FEPS: Berne, son plus grand bailleur de fonds, vise la présidence

24 février 2010
Berne - L'Eglise réformée Berne-Jura-Soleure veut peser davantage au sein de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Elle lance Gottfried Locher, 44 ans, un des membres de son exécutif, dans la course. Logiquement, la Conférence des Eglises romande (CER) revendique une candidature latine. Le nom du Valaisan Didier Halter est articulé.


L'Eglise réformée Berne-Jura-Soleure (refbejuso) veut recruter le prochain président de la FEPS dans ses rangs. Il pourrait succéder à Thomas Wipf et Heinrich Rusterholz, deux Zurichois, qui ont occupé la plus haute fonction de la FEPS pendant 24 ans. La FEPS, rassemble 2,5 millions de réformés, via les 26 Eglises cantonales. Le président sortant, Thomas Wipf, a annoncé son départ il y a un mois.


La critique de l'Eglise bernoise était claire ces dernières années. Tandis que les Eglises cantonales doivent économiser, la FEPS coûte toujours plus cher, selon elle. L'Eglise bernoise se situe dans le dernier canton en Suisse où les réformés sont encore majoritaires, mais elle pèse proportionnellement peu au sein de l'organisation. Berne fournit le quart du budget de la FEPS et compte 9 délégués sur 70.

Renforcer le protestantisme suisse

"Les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure ne revendiquent pas plus de pouvoir que
celui dont elles ont disposé jusqu'à maintenant, s'est défendu Andreas Zeller, le président du Conseil synodal mercredi devant la presse à Berne revenant sur un article paru dans la NZZ am Sonntag. Notre objectif au sein de la FEPS est de renforcer le protestantisme suisse et non pas le protestantisme bernois. Il ne s'agit donc pas de pouvoir mais de responsabilité envers les réformés en Suisse et de l'avenir du protestantisme.»

Finance, structure, présence dans la société, les réformés sont à un tournant. « Le 'roestigraben' n'est pas aussi marqué qu'on veut bien le dire entre les Eglises romandes et alémaniques, a dit M. Locher à ProtestInfo. On peut rapprocher les situations de Berne et Vaud ou celle de Neuchâtel, Grisons ou Lucerne, selon lui. Les petites Eglises ont besoin d'une Fédération forte, mais les Eglises plus puissantes ne peuvent plus non plus se passer d'une organisation faîtière dans laquelle elles se reconnaissent.»

Eglises cantonales et FEPS: même combat

Au moment de la révision de la constitution de la FEPS, va-t-on aller vers une Eglise réformée de Suisse ou au contraire vers un renforcement des Eglises cantonales? « Il s'agit de renforcer les Eglises cantonales et leur collaboration avec la FEPS. Je pense à un Conseil au sein de la FEPS où les présidents des Eglises auraient davantage leur mot à dire », a expliqué le candidat bernois.

Gottfried Locher est aussi vice-président européen de la nouvelle organisation Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER). Il a donc un bon réseau international. Ancien directeur des relations extérieures de la FEPS, il connaît bien l'organisation de l'intérieur. Mais ses réflexions sur la création d'un éventuel poste d'évêque réformé, sur le modèle luthérien ou méthodiste, avait suscité une levée de bouclier. « Le projet est pour l'heure enterré, mais je continue à penser qu'une autorité spirituelle réformée au niveau cantonal a tout son sens », a-t-il argumenté.

Candidature romande

Du côté de la Conférence des Eglises romandes (CER), on revendique une candidature latine, a indiqué à ProtestInfo le Fribourgeois Daniel de Roche, son président. Le nom du Valaisan Didier Halter est avancé, mais chaque Eglise cantonale a jusqu'à la mi-avril pour présenter son candidat. « Nous n'élirons en tous les cas pas un candidat sauvage », a-t-il précisé. Les candidats se présenteront aux délégués de la FEPS et au public le 8 mai à Olten.

Thomas Wipf et trois autres membres ont annoncé leur départ du Conseil de la FEPS le 20 janvier dernier. Les délégués éliront un nouveau conseil de 7 membres contre 9 actuellement lors de la session d'automne de la FEPS. Deux Romands figurent parmi les trois sortants.

D'autres Romands pourraient être sur les rangs pour le Conseil de la FEPS et non pour la présidence: le président de l'Eglise fribourgeoise, Daniel de Roche, est partant, si son Eglise le présente. Son homologue genevoise, Charlotte Kuffer, en revanche n'est pas candidate, mais est engagée dans la commission de nomination de la FEPS.

Quant à une candidature féminine à la présidence de la FEPS, la présidente de l'Eglise argovienne, Claudia Bandixen, y a pensé, mais a décidé d'y renoncer, a-t-elle indiqué à ProtestInfo. Aucune femme n'a accédé jusqu'ici à la présidence de la FEPS.

Tania Buri

NOTE: Plusieurs éléments ont été mofidiés dans le texte. 1/ Mme Charlotte Kuffer n'est pas candidate au Conseil de la FEPS, contrairement à une information donnée par la CER 2/ Mme Claudia Bandixen a confirmé à ProtestInfo avoir songé à présenter sa candidature pour la présidence de la FEPS, mais a choisi d'y renoncer

INFOS

Lire sur le sujet les articles publiés les 11 et 20 janvier sur le site de ProtestInfo