Les hôpitaux s'adaptent à la diversité religieuse

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Les hôpitaux s'adaptent à la diversité religieuse

19 décembre 2003
Le nouveau site de l’aumônerie du CHUV offre aux professionnels romands une importante source d’informations sur les principales dénominations présentes en Suisse
Pour appréhender et réagir aux incidences de l’arrivée de cultures très différentes en milieu clinique.

Que donner à manger à un patient de confession israélite ? Comment se comporter avec une malade musulmane ? Que dire à un témoin de Jéhovah qui refuse la transfusion sanguine ? Autant de questions auxquelles se voit régulièrement confronté le personnel médical en Suisse romande.

A l’hôpital cantonal de Genève comme au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), les soignants mais aussi les représentants des Eglises disposent désormais d’un nouvel et précieux outil pour se retrouver au milieu de la multiplicité des pratiques et des exigences dénominationnelles. Le Service d’aumônerie du CHUV vient en effet de mettre sur le réseau Internet des deux établissements un site regroupant une foule d’informations sur les pratiques religieuses et leurs incidences en milieu hospitalier.

« Jusqu’à maintenant, nous ne disposions sur ce sujet que d’une brochure datant du milieu des années 80 », rappelle à Lausanne l’aumônier protestant Daniel Pétremand. Fort complet pour l’époque, rédigé par une infirmière enseignante et un ministre, le document pêchait sur un point majeur : il n’y avait pas eu d’échange avec les différents mouvements religieux. Il y a trois ans, Nicolas Long, ancien aumônier du CHUV et Christian Reist, un collègue genevois, décident de reprendre l’imposant travail réalisé à Genève dans le cadre de la Plateforme interreligieuse et édité par ENBIRO sur les différentes communautés présentes en Suisse ; et de le mettre en lien avec la spécificité du domaine médical.

Entrées multiples

« Tout ce qui se trouve sur notre site est désormais validé par des représentants des traditions concernées, il s’agit donc cette fois-ci du résultat d’une véritable concertation ». Disposées dans un premier temps sur le réseau interne des deux établissements universitaires, ces informations se trouvent depuis cet automne sur Internet, et peuvent donc être consultées partout en Suisse romande depuis d’autres hôpitaux, écoles de soins, et institutions spécialisées. Daniel Pétremand : « Nous avons simplement limité l’accès par mot de passe, afin que ces pages demeurent à usage professionnel et non grand public ».

Chaque élément-clé de compréhension religieuse est passé en revue, des textes fondateurs aux convictions fondamentales. L’usager parvient au volet « incidences à l’hôpital », soit par différents domaines (nourriture, corps, souffrance, etc.), soit en partant d’un mouvement religieux donné. Ainsi, infirmier, médecin ou représentant religieux découvrira ou se rappellera par exemple que la pudeur tient une place prépondérante dans l’islam, que les chrétiens ne portent pas de jugement face au suicide, et que le rôle de la communauté au moment du décès s’avère prépondérante dans le judaïsme.