Les Eglises du Zimbabwe confrontées aux ravages de la violence sociale et économique

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Les Eglises du Zimbabwe confrontées aux ravages de la violence sociale et économique

17 décembre 2003
"L'Eglise doit être un oasis pour ceux qui sont agressés", a déclaré le pasteur Amon Madawo, de la Mission apostolique du Zimbabwe, lors d'une réunion tenue récemment à Harare sur le rôle des Eglises dans la lutte contre la violence familiale
Elle a rassemblé des responsables religieux, des juristes, des conseillers matrimoniaux et des militants pour l'égalité entre hommes et femmes. On a assisté ces trois dernières années à une recrudescence de cas de violences familiales au Zimbabwe due en grande partie à la détérioration de la situation économique du pays. Il y a deux semaines par exemple, un homme de Mount Darwin, centre rural près de la frontière avec le Mozambique, a battu à mort sa fille de neuf ans après l'avoir accusée d'avoir volé 59 dollars zimbabwéens (moins de 15 centimes suisses). A Chegutu, à 105 kilomètres au sud-ouest de la capitale, un fermier de 76 ans est mort des suites des coups portés à l'abdomen par son fils de 23 ans, à qui il avait refusé de donner de l'argent de poche. La semaine dernière, une femme de la ville de Chivi, près de Masvingo, dans le sud-est du pays, accusée par son mari d'infidélité, a été tuée par celui-ci à coups de pioche.

Une participante, membre d'un groupe de soutien aux personnes vivant avec le virus du sida, a conseillé aux pasteurs de ne plus stigmatiser les malades. Elle a souligné l'expérience d'une femme qui avait contracté le virus après avoir été violée il y a quatre ans, et "est passée d'une Eglise à l'autre", car les pasteurs lui reprochaient à tour de rôle ses moeurs légères.