Animation nocturne de l'Avent:Le Département missionnaire privé de calendrier géant

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Animation nocturne de l'Avent:Le Département missionnaire privé de calendrier géant

5 décembre 2003
A Lausanne, le Département missionnaire était prêt à projeter sur sa façade un calendrier de l’Avent géant
Une belle manière d’achever les festivités de son 40e anniversaire. Malheur, la loi l’interdit. Explications. Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent. Pour les chrétiens du monde entier, ces quatre semaines avant Noël préparent à se rappeler la naissance de Jésus, où Dieu a rejoint les hommes dans leur histoire. A Lausanne, c’était aussi l’occasion pour le Département missionnaire (DM) de marquer son 40e anniversaire par un calendrier de l’Avent un peu particulier. « Notre idée était de projeter une image du DM avec une fenêtre s’ouvrant chaque jour sur l’un de nos pays partenaires », se désole le responsable de la communication Bertrand Quartier. Le grand écran qui recouvre la façade de l’institution reste en effet désespérément blanc.

L’installation s’apprête à être démontée. Car cette animation nocturne ne verra jamais le jour. Le Département des travaux de la capitale vaudoise a en effet mis le holà à son démarrage. En cause, deux jos_content de la Loi fédérale sur la circulation routière. Le premier prohibe toute « réclame routière lorsqu’elle est mobile ou projetée sur une façade »; la seconde interdit tout ce qui pourrait détourner l’usager de sa conduite. La vieille bâtisse du DM se trouve en effet le long du chemin des Cèdres. Une ruelle lausannoise située dans une zone à 30 km/h, où le trafic n’a rien d’une artère principale. Peu importe, « dura lex, sed lex », semble répondre l’administration. Il s’agit d’une voie de circulation, point barre. A qui la faute ?Bertrand Quartier se dit d’autant plus attristé par cette histoire qu’il plaide en partie coupable. « J’ai omis d’effectuer toutes les demandes nécessaires au départ. Je me suis contenté d’un téléphone de principe à la Commune durant l’été. La réponse a été qu’il ne devrait pas y avoir de problème. Malheureusement, le service qui m’a renseigné n’était pas le bon ». C’est seulement il y a quinze jours, lors du montage de l’installation, que le porte-parole du DM vérifie par acquis de conscience que tout est en ordre. « Le matériel de projection prenait plus de place que prévu, il a fallu un petit échafaudage pour placer la cabine. J’ai abouti au Service de la signalisation. J’ai bien senti qu’ils étaient mécontents de se trouver devant le fait accompli ».

Effectivement, Roland Graz, responsable du Service de la signalétique urbaine, regrette « qu'aucune demande ne lui ait été faite plus tôt ». Sur le fond, cela n’aurait pas changé grand chose, puisque la réponse aurait été la même. « En revanche, nous aurions pu expliquer ce qui était possible avant que ce ne soit trop tard ». Roland Graz ajoute qu’il ne comprend pas très bien comment l’entreprise à laquelle le DM s’est adressée a pu oublier de prendre contact avec lui : « Si on travaille dans ce domaine, on devrait tout de même savoir que tout ce qui est visible de la voie publique demande une autorisation ». En ce moment, le Service part d’ailleurs en guerre contre les petits trépieds publicitaires qui fleurissent sur les trottoirs devant les commerces.

Bref, le DM n’aura pas son calendrier de l’Avent, au contraire de plusieurs commerces de la ville. « Dommage, c’était une belle manière de clôturer nos festivités qui se sont d'ailleurs très bien passées », note Bertrand Quartier. La toile géante a déjà été démontée. Bertrand Quartier : « Nous essayerons d’utiliser cette production pour une autre occasion. En revanche, les frais de mise en place et de projection sont perdus ».

Reste à se demander si en l’occurrence, il n’y avait pas matière à séparer loi et esprit de la loi. Le dessein du DM consistait en une petite animation « Power Point » sur fond photographique, et n’avait pas grand chose à voir avec une superproduction explosive. Y aurait-il vraiment eu gêne pour des automobilistes roulant au pas à la nuit tombée, et durant une période très limitée puisque tout devait naturellement s’arrêter le 25 décembre ? Roland Graz : « Pour nous, le refus était évident notamment parce qu’il y avait aussi la question du grand format que nous acceptons seulement sur les abords d’un chantier de construction ». Et quand on fait remarquer au chef de Service que dans des communes voisines comme Crissier ou Ecublens, l’application de la législation semble largement moins contraignante, celui-ci sourit : « Mon mandat s’arrête aux frontières lausannoises ».