La Cascade à Renens depuis 5 ans à l’écoute des autres

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La Cascade à Renens depuis 5 ans à l’écoute des autres

3 décembre 2003
1000 entretiens menés chaque année et toujours plus de gens qui débarquent dans le centre d'accueil de Renens pour partager leur galère, dire leurs doutes, leurs souffrances et se sentir écoutés, respectés, épaulés
Portes ouvertes vendredi 5 décembre. «Je n’ai pas changé, et pourtant je ne suis plus la même ! ». Après quatre années d’entretiens réguliers à la Cascade à Renens, Sophie, mère de six enfants, se sent libérée d’un passé douloureux et tumultueux d’adolescente abusée. « J’ai enfin renoué avec mes élans de vie intérieure », dit-elle avec un sourire qui en dit long sur son plasisir de vivre lentement retrouvé. Son témoignage à la conférence de presse de l’anniversaire de la création du centre d’accueil est un sacré compliment à l’égard dde l’équipe qui l’a accompagnée dans sa « sortie de galère », comme elle dit. Il lui a fallu du temps pour se décider à débarquer dans le chaleureux appartement qu’Hetty Overeem, pasteure de l’Eglise réformée vaudoise, et son équipe ont aménagé à la rue de l’Industrie à Renens en un lieu d’écoute et d’accompagnement dans une perspective chrétienne. Petite précision à laquelle la théologienne tient, et qui fait la différence. « Nous ne sommes pas des pseudo psychologues, explique-t-elle, mais des témoins d’espérance et de vie. Nous aimerions qu'ici les gens se sentent acceptés, écoutés pour eux-mêmes, et aimés. Nous encourageons ceux qui viennent à la Cascade à être des gens libres, comme Dieu nous a tous voulus ! Pour nous, il y a des convergences entre Bible et psychologie. Toute l’Ecriture est traversée par le commandement de l’écoute » Et d’ajouter encore que c’est en écoutant notre voix intérieure que nous permettons à Dieu d’entrer dans notre vie ». «Hetty ne m’a jamais bassinée avec des bondieuseries, tient à préciser Sophie, elle savait trop bien que ce n’était pas mon truc ! ». La jeune femme a finalement trouvé la foi mais par un tout autre biais, celui de son mari et qui fait partie d’un mouvement évangélique.

Tout en se défendant d’être des spécialistes, les trois intervenants à La Cascade ne nient pas leurs compétences spécifiques acquises grâce à des formations ciblées : Hetty Overeem a suivi au Danemark une formation dans l’accompagnement des personnes sexuellement abusées, et elle est aussi aumônier de prison. Le pasteur Bernard Nicole, président de l’Association fondée pour soutenir la Cascade, a un diplôme de travailleur social en groupe et Catherine Deppierraz a ajouté à sa formation d’enseignante un diplôme du séminaire de culture théologique et un long travail d’approfondissement de la démarche de méditation ignacienne.Cheminement spirituelA La Cascade n'arrivent pas seulement des personnes en pleine crise, mais également celles qui souhaitent qu’on les accompagne dans leur recherche spirituelle, qui doutent ou sont en révolte devant la souffrance, l’injustice et la mort. Chacun apporte à la Cascade son humanité pour appréhender l’autre et trouver ensemble des repères, tisser une confiance existentielle.

L’Association la Cascade assure une partie du poste poste d'une répondante et un poste bénévole à 30 %. Le Service communautaire de la Région 111 de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) prend en charge un poste à 50 %.