« L’envol de l’aigle » à l’affiche à Beausobre à Morges: Des jeunes signent une comédie musicale enjouée

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« L’envol de l’aigle » à l’affiche à Beausobre à Morges: Des jeunes signent une comédie musicale enjouée

23 octobre 2003
Des ados de la région de Morges ont mis tout leur enthousiasme à créer un spectacle qui parle de leurs préoccupations et dont ils ont écrit le scénario, les dialogues et la musique
Première le samedi 1er novembre.« C’est silence radio sur Fréquence Dieu ! » Gueule d’ange et silhouette de loubard bardé de chaînes, micro au poing, Caïn chante sa rage à ce Dieu qui n’a pas voulu de son offrande et lui a préféré celle de son frangin, un minable. La voix est convaincante, le chanteur y met toute sa rage, le public retient son souffle. Un clown en jupon essaie de l’apaiser sans piper mot. Clin d'oeil à l'ange qu’incarnait Nastassia Kinsky dans « Les ailes du désir » de Wim Wenders ? Il a la même grâce bienveillante, la même tendresse attentive ! L’auguste aux pétillantes mimiques accompagne sur scène comédiens et chanteurs tout au long du spectacle « L’envol de l’ange », comédie musicale écrite et montée par une quarantaine de jeunes et d’adultes des paroisses de la région de la Morge qui s’étend jusqu’au pied du Jura, englobant Préverenges, Morges, St-Prex, Lussy, Vufflens-le-Château où ont eu lieu les répétitions, Colombier, Vuillerens et Lonay.

L’idée du spectacle a été lancée il y a deux ans par le Service communautaire de formation et d’accompagnement de l’Eglise Evangélique Réformée. Son idée était de rassembler autour d’un projet stimulant les paroisses qui cherchent encore leurs marques dans le nouveau découpage géographique mis en place dans le cadre de la restructuration de l’Eglise vaudoise. Le sujet a été emprunté aux questions que se posent régulièrement les adolescents au catéchisme ou aux JP.: Qui suis-je, quelle est ma place dans la société, que faire de ma différence ? Dois-je me fondre dans le groupe ou oser être moi-même?

Loïse Grivat, 19 ans, étudiante en lettres, en a assuré le scénario avec Françoise Subilia, pasteure, responsable du Chat Perché, maison d’accueil à Gimel- Montherod et initiatrice de tout le projet. Nils Moussu, 19 ans, étudiant en musique (hautbois, piano), et Antoine Schneider, gymnasien et musicien de 15 ans (piano, violon), en ont écrit la partie musicale et la font swinguer avec l’aide d’un contrebassiste, d’un trompettiste et d’un batteur. France de Goumoëns, directrice de l’atelier de théâtre pour enfants et adolescents « Bikolo » à Chigny, assure la mise en scène, alors que Soledad Mamolar en signe la chorégraphie.

Jean-Gaël Diserens, 18 ans, campe le personnage de Ben, un ado tout en longueur qui se demande qui il est et quelle est sa place dans ce monde. Il traîne son spleen dans les rues, à la nuit tombée. Il y rencontre un clochard qui n’en est pas un,- on ne doit pas se fier aux apparences !- une bande de jeunes qui se disputent, des adolescentes, ventre à l’air, qui rêvent d’être Nolwenn, Caïn, jeune homme révolté qui a tué son frère, et même Joseph, vendu par ses frères et une vieille dame en mauve. II serait bien l’ami d’une étudiante un peu bas bleu qui se croit moche et qui souffre d’être mise à l’écart par les camarades de son âge. Chacun se cherche, entre dérobades et espoir. Le scénario mêle des personnages bibliques réactualisés aux rappeurs, aux collégiennes dont le rêve est de figurer à l’affiche de Star Academy, et aux paumés qui zonent dans la rue.

Le spectacle est porté par l’enthousiasme et la sincérité des acteurs qui se reconnaissent dans les personnages en quête de leur identité. Des problèmes d’ados porté par une musique fort réussie qui unit toute la troupe dans un même élan.