Genève: la foi par SMS pour les paroissiens du portable

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Genève: la foi par SMS pour les paroissiens du portable

23 octobre 2003
L’Eglise catholique romaine de Genève se met au goût du jour pour assurer une présence chrétienne auprès des gens, là où ils sont: elle leur envoie des messages SMS
Votre portable sonne. Vous avez reçu un message. «Chaque moment amène un devoir qu’il faut remplir avec fidélité». Bernard Fasel, prêtre à la paroisse d’Onex/Petit-Lancy (Genève) et à la pastorale genevoise du multimédia, est à l’origine des ces SMS spirituels. Inspiré par les résultats sportifs ou la météo disponibles sur les téléphones mobiles, l’homme d’Eglise a décidé d’utiliser ce concept dans le cadre de sa mission. Une nouvelle façon pour les catholiques de se rapprocher de la population.

«C’est un des moyens de notre Eglise d’appliquer son slogan : l’Eglise en marche à vos côtés », explique le curé. Une façon de faire face à l'érosion du nombre des fidèles. L'Eglise part donc à leur rencontre par le biais de leurs téléphones portables. « Chacun peut méditer et interpréter l’extrait du psaume ou du texte qu’il reçoit », se réjouit l’homme que passionnent les nouvelles technologies. Tenter le dialogueCe genre de communication n’expose-t-elle pas le message religieux à une trop grande simplification ? « Qui risque rien, n’a rien ! » estime Bernard Fasel. Même si le danger peut être une approche un peu trop superficielle, il vaut mieux, selon lui, tenter de dialoguer différemment plutôt que de ne rien faire.

Le prêtre n’est pas un apprenti sorcier. Il assure le suivi des messages échangés avec ses 53 abonnés. Si l’un des messages suscite une réaction, il poursuit la réflexion, par Internet ou par téléphone, avec la personne concernée. Un échange qui dépend uniquement du destinataire de ces SMS. «La personne est libre de prendre contact avec moi », explique-t-il. Les fidèles gèrent eux-mêmes cette relation, en fonction de leurs besoins.

La loi sur la protection des données garantit l’anonymat des abonnés. L’Eglise ne peut pas accéder à des renseignements concernant leur âge, leur sexe ou leur profession. Aucune statistique n’est envisageable. Avec ses SMS, Bernard Fasel vise les gens de tout âge, même si ce mode de communication est surtout utilisé par les plus jeunes.

« C’est une nouvelle façon d’être présent mais ce n’est pas une nouvelle manière de prêcher » précise Bernard Fasel. Le but est de permettre une réflexion quotidienne grâce à une méthode facile d’accès. L’abonnement à ce service et sa résiliation peuvent se faire en une fraction de seconde. Il suffit d’envoyer «START PENSEE» ou «STOP PENSEE» au numéro 911. Cette flexibilité pourrait accentuer le va-et-vient des fidèles et rendre difficile l’encadrement des paroissiens du portable. Le caractère anonyme de cette démarche dans une société déjà très individualiste peutlaisser sceptique. Bernard Fasel répond par une citation empruntée à Paul: « Nous semons, d’autres récolteront ».