Toujours plus de jeunes s'endettent:Les Centres sociaux protestants romands viennent à leur secours

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Toujours plus de jeunes s'endettent:Les Centres sociaux protestants romands viennent à leur secours

5 mars 2003
De plus en plus de jeunes s’endettent lourdement
Tel est le constat de Frédérique Perler, assistante au Centre Social Protestant de Genève, à qui l’on s’adresse quand on se sent au bord du gouffre. Les 4 oeuvres sociales protestantes de Genève, Berne-Jura, Neuchâtel et Vaud, qui offrent un soutien social et juridique gratuit aux personnes aux abois sur le plan financier, consacre leur campagne commune du printemps 2003 au désendettement.Une stratégie de désendettement est proposée par les 4 Centres sociaux protestants romands à ceux qui accumulent les bordereaux et les commandements de payer, font l’objet d’une saisie sur qui ont l’Office des poursuites aux trousses et sont menacés parfois même d’être expulsés. La première mesure mise en place est l’établissement d’un budget d’assainissement mais aussi, quand cela a lieu, la résiliation d’un contrat avec une société de désendettement dont les services coûtent cher, très cher. Généralement, un plan de remboursement étalé sur 3 ans est proposé et dans les cas les plus sévères, la faillite personnelle est envisagée. L’originalité du CSP est de prendre en compte le consultant dans son entier et de ne pas s’occuper uniquement de ses problèmes pécuniaires : chômage, des problèmes familiaux ou juridiques sont souvent des accidents de vie qui ont en fait précipité la débâcle financière.

Mme Frédérique Perler constate aussi un niveau d’endettement de plus en plus lourd. Il y a vingt ans, les personnes qui échouaient dans son service arrivaient avec une dette correspondant à environ une année de leur salaire. Aujourd’hui, elle correspond à deux ou trois ans de salaire.

§Prévenir les dettesL’achat d’une voiture en leasing, des crédits pour se meubler ou pour partir en vacances : les jeunes se lancent dans des dépenses sans en mesurer les conséquences. Consommer rapidement, avant même d’avoir reçu un salaire et sans maîtriser leur budget, poussent les plus inconséquents à la banqueroute. Mme Baume, assistante sociale au CSP de la Chaux-de-Fonds, a le sentiment que les jeunes qui ne sont pas impliqués dans le budget de la famille méconnaissent la relation à l’argent. Lorsqu’ils quittent le nid familial, ils ne savent absolument pas gérer leurs dépenses. Se procurer rapidement ce qu’ils convoitent devient la norme et la facilité de contracter un crédit encourage habilement cette envie de consommer tout et tout de suite.

Le côté désagréable du remboursement est occulté. Isabelle Baume évoque « une sorte de déni de l’engagement qu’implique un achat à crédit ». Le CSP de la Chaux-de-Fonds veut agir en amont et mettre en place un programme de prévention auprès des jeunes. Le but serait d’apprendre à maîtriser un budget et de faire prendre conscience des conséquences d’un achat à crédit. L’argent facile procure un bonheur immédiat, mais peut aussi avoir des répercussions futures graves sur le long terme. Responsabiliser les jeunes face à leurs désirs de consommer et leur capacité financière est le but du CSP de la Chaux de Fonds.

§CSP, Centre social protestant, ccp 10.2143-2. info@csp.ch