Désarroi dans la crèche:les animaux ne sont pas à la fête

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Désarroi dans la crèche:les animaux ne sont pas à la fête

5 décembre 2002
Les animaux ne sont pas à la fête : élevages industriels, pêche intensive, expérimentation animale, espèces en voie d’extinction, ils sont malades de l’homme qui prend bien peu en compte leurs souffrances
Ils font pourtant partie de la création divine et ils sont représentés dans la crèche aux côtés de l’enfant Jésus par le bœuf et l’âne, ajoutés subrepticement par un évangile apocryphe qui avait envie de rappeler que les animaux sont des créatures dignes de respect et de bienveillance et dont les intérêts doivent être pris en compte. Ce qui est souvent loin d’être le cas aujourd’hui. Le point de vue de l’éthicien et du théologien. Et petit tour de la maltraitance ordinaire sur le terrain.Il faut avoir le cœur bien accroché quand on s’occupe d’animaux maltraités. Inspecteur de la Société vaudoise pour la protection des animaux, Michel Christin a découvert récemment deux chiens, plutôt costauds, - des terriers américains d’environ 15 kilos -, battus à mort par leur propriétaire. L’un agonisait à côté du cadavre de l’autre. La montée de la violence concerne aussi les animaux.

Il n’est pas rare qu’il doive intervenir dans le cas de chiens attachés à longueur de journée sur un balcon au milieu de leurs excréments, de huskies gravement négligés par leur propriétaire et maltraités par méconnaissance de leurs réels besoins. Il lui est même arrivé de découvrir, alors qu’il venait délivrer un chien enfermé dans un réduit sombre, un enfant qui subissait le même traitement, dans une pièce attenante. Jamais, en s'occupant d'animaux, Michel Crittin ne perd jamais perdre de vue la misère humaine.

§Pas un cadeau de Noël Devant la progression du nombre d’animaux de compagnie en ville, dont leurs propriétaires s’entichent puis dont ils ne savent plus que faire et sont tentés de s’en débarrasser, ni vu ni connu, il tient à rappeler qu’un animal n’est en aucun cas une bonne idée de cadeau pour Noël. Le choix et l’acquisition d’un chat, d’un chien, d’un cochon d’Inde ou d’un furet, - très en vogue actuellement - ne peuvent se faire qu’après s’être bien documenté sur leurs besoins quotidiens, leur mode de garde, et après avoir envisagé le long terme. Il met aussi en garde ceux et celles qui seraient tentés par des petites annonces proposant toutes sortes de chiens de race ; il peut s’agir de victimes d’un trafic illicite. Enfin, il met en garde les âmes charitables qui pensent sauver un animal qui leur a fait pitié, en l’achetant dans une animalerie. Il faut savoir qu’il sera tout aussitôt remplacé par un autre spécimen et son achat ne fera qu’alimenter le trafic des bêtes. Voilà pour le côté animaux, meilleur compagnon de l’homme.

Du côté des animaux de rente, on ne s’émeut guère plus de leur transport dans des conditions scandaleuses, de leur élevage dans des batteries, de leur gavage, sans parler de ceux, nombreux, qui sont sacrifiés à l’expérimentations scientifique et médicale. A cette liste, il faut ajouter les baleines chassées quand bien même cela est interdit, les dauphins et des oiseaux englués par le mazout, les bêtes sauvages capturées pour finir dans une cage ou dans un aquarium, la faune qui voit son habitat se réduire comme peau de chagrin par les déforestations massives, l’extension des villes, la désertification des terres.