Coup d’envoi du spectacle le 30 novembre à Genève, puis tournée à Fribourg. Des passagers bloqués sont dans un aéroport un 24 décembre au soir. La météo retient leur avion au sol. Pas question de décoller avant la fin de la soirée ou seulement le lendemain. Noël tombe à l’eau, à moins que... Les voyageurs décident d’improviser une fête avec les moyens du bord pour raconter à leur façon la naissance de Jésus à Chloé, une petite fille de 5 ans. Des voyageurs tirent des instruments de musique de leurs bagages à main et des déguisements de fortune. Le récit traditionnel de la Nativité peut démarrer. Chacun l’ enrichit d’une anecdote propre aux Noëls de son pays d’origine, d’un souvenir, et l’actualise.

Une Québécoise pure laine prête à l’ange Gabriel son savoureux accent joual pour annoncer à une Marie abasourdie qu’elle va être enceinte. Résultat du melting-pot improvisé de cette veillée sous les néons d’un aéroport : une pastorale un peu décalée, pimentée d’une pointe d’irrévérence. Pas de quoi s’affoler toutefois : chacun y retrouvera ses moutons, ses rois mages et tous ses souvenirs de la crèche. En prime, un aubergiste âpre au gain qui se réjouit du recensement qui lui permet d’afficher complet chaque soir.

La mise en scène de ce » Noël aux 4 coins du monde » est signée Jean Chollet qui a eu la bonne idée de s’adjoindre les talents de deux musiciens inventifs, Jean Duperrex et Alexandre Cellier. Les deux hommes-orchestres, qui arrivent à transformer en instrument de musique l’objet le plus inattendu font swinguer ce Noël d’aérogare et donnent aux chants traditionnels de Noël des sonorités venues d’ailleurs. Difficile de résister à leur musique et à leurs rythmes, qu’on ait 7 ou 77 ans.