Le Centre Social Protestant vaudois sur la paille

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Le Centre Social Protestant vaudois sur la paille

20 novembre 2002
Le Centre Social Protestant du Canton de Vaud a mal à ses finances
Son directeur, Pierre-André-André Diserens, tire la sonnette d’alarme : il manque 300'000 francs pour boucler son budget et assurer le même volume de prestations l'an prochain. Si de nouveaux fonds ne sont pas rapidement trouvés pour garantir les salaires de ses 56 salariés ( 41 emplois à plein temps) pour l’année prochaine, si le budget pour 2003, qui s’élève à 5,6 millions de francs, ne peut être assuré, il faudra trancher dans les prestations offertes à la population. Dans les bureaux de la rue Beau-Séjour à Lausanne, l’inquiétude est palpable derrière la jovialité de l’accueil. Pierre-André Diserens est véritablement inquiet et a décidé de remuer ciel et terre pour pouvoir assurer le même volume de prestations gratuites à des gens qui ne relèvent pas spécialement de l’aide sociale, mais qui ont besoin d’un coup de pouce, d’un accompagnement, d’une aide ponctuelle.

Comment en est-on arrivé là ? Le directeur résume : Pour financer les activités de ses multiples services, le CSP compte sur des subventions (elles représentent 30% du budget) , la générosité des donateurs, la vente de chocolat dans la rue et les paroisses, les rentrées réalisées par les services de ramassage du Galetas, et des legs. Ces deux dernières années, ceux-ci sont tombés à point nommé pour tirer d’affaire le Centre Social Protestant et lui permettre de boucler ses comptes sans trop entamer ses réserves. En 2002, aucune succession n’a été enregistrée, ce qui a mis le budget à mal. La confiance évangélique volontiers pratiquée par Pierre-André Diserens , - Dieu pourvoira à nos besoins -, les subventions officielles et une certaine acrobatie financière ne suffisent plus à combler le déficit qui s’élèvera à 470'000 francs l’an prochain.

Il est difficile de compter sur une augmentations des subventions de la Ville et du canton. Les autorité municipales et cantonales ont opposé un refus à a demande du CSP. La seule subvention qui a été revue à la hausse, l’a été par le Synode de l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV), dans un élan spontané de générosité. Il a voté une somme de 100'000 francs, au lieu de 54'000 francs alloués normalement.

Pierre-André Diserens ne baisse pas les bras, un nouveau rendez-vous a été pris fin novembre avec la municipale Silvia Zamora, dont les services attribuent actuellement au CSP 370'000 francs par année, auxquels il faut ajouter la subvention de 70’000 accordée au Salon Lavoir. La municipale estime que le centre Social Protestant travaille sur beaucoup de fronts à la fois et remplit certaines missions déjà prises en charge par le Centre social de la Ville. « C’est le Service social polyvalent du CSP qui est spécialement visé, explique M. Diserens, or cette consultation apporte une aide et un accompagnement à toutes sortes de gens qui se retrouvent avec des dettes ou dans une situation financière très précaire, à la suite d’un divorce par exemple».

Pierre- André Diserens défend l’utilité de chacun de ses services et n’envisage des suppressions qu’en cas de force majeure: les consultations juridiques, entièrement gratuites, Jet Service, qui apporte une aide à l’insertion professionnelle aux jeunes en situation de formation et de recherche d’emploi, l’aide à la migration assuré par La Frat’, ses deux bureaux de consultation conjugales, Point Fixe qui assure une prévention contre le sida dans les milieux jeunes, le Salon-Lavoir qui contribue à l’aide au maintien à domicile des personnes âgées, ainsi que les quatre Galetas qui réalisent un coquet chiffre d’affaires grâce au travail de nombreux bénévoles. « Notre travail est reconnu verbalement, poursuit le directeur du CSP, mais pas véritablement sur le plan financier ». Reste à passer de la parole aux actes. Qui va mettre la main à la poche pour sortir le CSP de sa fâcheuse position financière et lui redonner les moyens de son engagement solidaire au service des autres, de son refus d’une société à deux vitesses, qui n’ont pas faibli depuis ses débuts, il y a 41 ans ?