Entrée de la Suisse à l’ONU : l’effet de nouveauté sur les métiers de la coopération internationale

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Entrée de la Suisse à l’ONU : l’effet de nouveauté sur les métiers de la coopération internationale

9 septembre 2002
Dès mardi, la Suisse prend sa place parmi les pays membres de l’ONU
Quels en seront les effets sur l’emploi, étant donné que notre pays est actuellement sous-représenté ? Quelles seront les répercussions sur les possibilités de travail au sein des organisations internationales ? Questions en marge du forum bisannuel sur les métiers de coopération, qui s’est tenu samedi à Bienne.C’est à New-York, cette semaine – le 10 septembre exactement- que l’Assemblée générale de l’ONU, sur recommandation du Conseil de sécurité, se prononce sur la demande d’adhésion de la Suisse. Davantage qu’un aboutissement, cette date marque un début : tout reste à faire sur le plan de la représentation du personnel suisse au sein des institutions de l’ONU. Membre à part entière depuis ce mardi, la Suisse figure sur la liste des pays sous-représentés dans les quotas du personnel de l’ONU. Conséquence, dès le 11 septembre déjà, un concours s’ouvre aux candidats suisses pour une vingtaine de postes. Sont recherchés : des jeunes de moins de 32 ans, universitaires, polyglottes (anglais, espagnol, français, russe) et faisant preuve de mobilité. « C’est un effet modeste, reconnaît Claude-Georges Ducret, chargé de mission au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), mais qualitativement, un obstacle psychologique est levé. Un candidat suisse ne pourra plus être écarté pour la simple et bonne raison qu’il est issu d’un pays non-membre ». Le Chef de la section Présence de la Suisse dans les organisations internationales note aussi que notre pays va bénéficier d’un quota d’environ 1% dans l’attribution de postes de l’ONU soumis à la répartition géographique. S’exprimant à Bienne samedi, à l’occasion du forum organisé par cinfo, le Centre d’information, de conseil et de formation pour les professions de la coopération internationale, Claude-Georges Ducret a encouragé les jeunes à saisir cette chance de représenter la Suisse dans le travail des organisations internationales même si, a-t-il laissé entendre à titre personnel, « le monde est plus fragile qu’on ne le pensait depuis les attentats du 11 septembre ».

§Effet sur l’emploiAu palais des Congrès de Bienne samedi, l’affluence des visiteurs à cette grande foire bisannuelle des organisations et institutions de la coopération internationale et humanitaire témoigne de l’intérêt soutenu pour les possibilités d’envoi à l’étranger. À la mi-journée, le seuil des mille entrées était déjà franchi, un résultat que Mechthild Nussbaumer, directrice de cinfo, accueille visiblement avec une certaine prudence : « Certes, l’entrée de la Suisse à l’ONU provoque un effet de nouveauté cette année, mais pour maintenir le niveau d’intérêt, il faudra aussi compter sur une volonté politique pour appuyer les possibilités dans la coopération internationale ». Cinfo a d’ailleurs reçu mandat de soutenir le recrutement de Suisses et Suissesses auprès du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et pour les Volontaires des Nations Unies (VNU). Autant dire que l’on se pressait samedi autour de ces deux stands. La sélection reste malgré tout sévère : « Sur 150 postulations que nous avons reçues, 27 ont été transmises au PNUD, précise la directrice de cinfo, et 10 ont donné lieu à des entretiens ». En moyenne, il faut compter 100 dossiers pour un seul poste.

§Recherche : Compétences en organisationLa diversité des organismes d’envoi surprend : on trouve parmi les quelque 80 stands, outre les traditionnels Corps suisse d’aide humanitaire, CICR, Service civil international, de multiples organisations non gouvernementales. L’engagement confine parfois au bénévolat, comme c’est le cas avec MEDAIR, une ONG internationale d’obédience chrétienne, active dans l’aide d’urgence, notamment présente en Afghanistan. La première année de collaboration rapporte un « argent de poche » de 100 US dollars par mois. Mais le mythe du bon médecin ou de l’infirmière a vécu : l’offre est riche en postes exigeant des compétences en management ou encadrement administratif. Rosemarie, une jeune comptable neuchâteloise, désireuse de consacrer 6 mois à une expérience à l’étranger, feuillette avec étonnement le catalogue : «Je suis surprise du nombre d’organisations qui recherchent des candidats dans ma catégorie professionnelle, gestion et logistique !».

§UTILE

Concours postes ONU : http://www.un.org/Depts/OHRM/examin/exam.htm§