"La fête à la vie", une féérie pour les 150 ans de St-Loup

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"La fête à la vie", une féérie pour les 150 ans de St-Loup

15 août 2002
A Pompaples, Gil Pidoux a réuni plus d’une centaine de figurants pour « La Fête à la vie », allégorie sur fond de paysage, qui célèbre par le son et l’image la valeur sacrée de l’existence
Vingt-et-une heure approche et le soleil disparaît déjà à l’horizon du Milieu du monde. Comme plusieurs fois par semaine depuis un mois, des dizaines de figurants venus de la région répètent « La Fête à la vie », spectacle écrit par Gil Pidoux à l’occasion du 150e anniversaire de St-Loup.

Habitant pour la plupart la région, certains sont venus en famille comme ce papa d’Eclépens qui a convaincu ses deux fistons. « L’occasion était belle de participer à une grande production comme celle-ci. Je découvre plein de choses et mes enfants aussi ». Eparpillés sur la plaine qui domine Pompaples, petits et grands tendent l’oreille aux directives du metteur en scène. Dans des hauts parleurs dissimulés un peu partout autour du terrain, une voix off lance : « Il y eut un jour et il y eut une nuit (...), les couleurs se mettent en place ». Mais le personnage d’Arlequin manque à l’appel : la jeune femme travaillait ce soir. La levée des grands drapeaux n’est pas synchrone avec l’étonnante bande sonore concoctée par Valdo Sartori. Il faudra recommencer, encore et encore, pour permettre au rêve de prendre forme dès le 28 août prochain.

« C'est à moi d'y aller ?», s’inquiète sœur Lucile. Arrivée il y a un peu plus de trois ans dans la communauté de St-Loup, la joviale infirmière joue son propre rôle, en costume. « J’avais envie de participer et ma directrice m’a encouragée, sans doute parce que je suis un peu boute-en-train. Malgré l’inquiétude de voir le soir de la première approcher, j’éprouve beaucoup de plaisir et j’apprends plein de choses ».

§L'écran géant du paysageGil Pidoux s’éloigne de l’histoire et de la chronologie pour évoquer un siècle et demi de présence et de soins médicaux. Son conte multiplie les allégories, se servant du paysage comme d’un écran géant sur lequel se superposent plans et séquences. « St-Loup est un lieu d’hospitalité, de spiritualité, où j’ai ressenti la nécessité profonde de célébrer le souffle si précieux de l’existence ». Loin de la religion, l’homme de théâtre veut rappeler la valeur de la vie, « seule vérité commune à tous, à la fois merveilleuse et mystérieuse ». Jour après jour, il tente d’insuffler à une équipe de près de 200 personnes, une majorité d’amateurs mais aussi des pros chevronnés pour les aspects techniques, cet enthousiasme pour la « folle exigence » de l’art scénique, « état d’urgence permanent et éphémère comme l’est la vie elle-même, qui doit nous apprendre à être et non à paraître ».

On l’aura compris, « La Fête à la vie » n’est pas centrée sur la foi chrétienne. Cela ne dérange pas sœur Lucile qui rappelle que même si cette création commémore l’arrivée des diaconesses, il ne s’agit pas d’une campagne d’évangélisation. « On peut dire quelque chose de la vie sans asséner des versets bibliques et c’est sans doute bien comme ça. Il me semble que chacun peut se sentir à l’aise avec ce spectacle, quelles que soient ses convictions. Et en tant que croyante, rien ne me choque ».